15.01.2014 • Fiscalité

Apple, Amazon... Comment le Luxembourg attire les multinationales de l’internet

Dans le troisième volet d’une enquête sur le Luxembourg et sa politique financière, Mediapart décrit les diverses mesures fiscales mises en place par le petit pays - au-delà du seul secret bancaire - pour attirer les multinationales. Un phénomène qui concerne notamment les géants américains de l’internet (Apple/iTunes, Amazon, eBay, etc.), mis en cause par plusieurs pays européens pour leurs pratiques d’optimisation fiscale, mais aussi des firmes de tous les secteurs et de tous les pays.

Publié le 15 janvier 2014

iTunes et eBay sont des symboles : les géants du commerce en ligne, comme de nombreuses multinationales, apprécient particulièrement le climat luxembourgeois. Pour son taux plancher de TVA et les divers arrangements fiscaux que le pays prodigue sans compter aux grandes entreprises qui viennent s’installer sur son territoire, estiment les observateurs critiques. En raison de ses excellentes infrastructures, d’une main-d’œuvre qualifiée, des mesures anciennes destinées à assurer le développement et la sécurité du commerce électronique, et bien sûr de sa stabilité et de son attractivité fiscales, martèlent en réponse les Luxembourgeois. (...)

Il est tout à fait exact que le Grand-Duché concentre un nombre d’atouts importants, susceptibles de plaire à une entreprise souhaitant s’installer au cœur de l’Europe. Mais ces atouts suffisent-ils à expliquer qu’un pays de 500 000 habitants compte 100 000 entreprises enregistrées à la chambre de commerce ? « Le Luxembourg a dû faire des concessions sur le secret bancaire, mais il continue à construire des législations très attractives pour les entreprises », affirme Mike Mathias, assistant parlementaire des députés Verts, spécialiste des questions de finances et ancien secrétaire du Cercle des ONG de développement du pays. Attirer le plus grand nombre d’entreprises est vital pour ce tout petit État, coincé entre France, Allemagne et Belgique, qui veut devenir la porte d’entrée des multinationales en Europe.

Lire l’intégralité de l’enquête, signée Dan Israel, sur le site de Mediapart (abonnement)

Le Luxembourg est aujourd’hui classé numéro deux à l’indice de l’opacité financière établi par le Tax Justice Network et, selon un rapport sénatorial français, le pays est le troisième centre financier offshore en termes de capitaux, derrière les îles Caïmans et l’Irlande. Et face aux velléités réformatrices de l’Union européenne, le pays dirigé par Jean-Claude Juncker traîne sérieusement les pieds.

Un précédent volet de l’enquête revenait en détail sur l’histoire de l’industrie financière au Luxembourg et le rôle de ce pays dans l’évasion fiscale, aussi bien aux dépens des pays du Sud (comme le soulignait un rapport récent du réseau Eurodad), que de ses voisins. Car, comme le rappelle aussi l’article, Mediapart a mis en lumière dans ses colonnes plusieurs cas d’entreprises françaises (Wendel, ArcelorMittal...) ayant profité de législation accommodante du Luxembourg.

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Photo : Gwenaël Piaser CC

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