04.05.2015 • Conflit foncier

Au Cameroun et ailleurs, les riverains des plantations d’huile de palme interpellent à nouveau Bolloré

Le conflit entre le groupe Bolloré et les riverains des plantations d’huile de palme de la Socfin est relancé. Coordonnant leur action, des militants du Cameroun, du Cambodge, du Liberia, de Sierra Leone et de Côte d’Ivoire dénoncent des situations d’accaparement des terres ainsi que les conditions de travail faites aux ouvriers des plantations. La situation avait semblé s’apaiser avec l’ouverture de négociations à la fin de l’année dernière, mais Bolloré semble désormais se retrancher derrière son statut officiel d’actionnaire minoritaire de la Socfin.

Publié le 4 mai 2015

Sur la controverse qui entoure les plantations d’huile de palme de la Socfin et le rôle de Bolloré, lire nos articles ici et .

Mediapart revient sur les derniers événements et leur contexte, en discutant notamment la nature des liens entre Bolloré et la Socfin :

Des actions pour relancer l’attention, et exiger des négociations. Enfin. Au Cameroun, les paysans et villageois riverains des plantations de palmiers à huile du groupe Bolloré ont lancé des blocages des usines et des plantations pour se faire entendre : l’usine Socapalm de Dibombarri, à l’ouest du pays, a été bloquée du jeudi 23 au lundi 27 avril au soir, et la plantation Socapalm de Mbongo l’a été toute la journée du mardi 28 avril. Plusieurs centaines de personnes étaient mobilisées sur place, selon le récit de l’ONG ReAct, qui coordonne depuis 2013 les actions des paysans dénonçant l’utilisation abusive de leurs terres par la société Socfin, détenue en partie par Bolloré, dans cinq pays d’Afrique et d’Asie. Les organisateurs tentent de mettre en place des actions qui se relaient, au Cameroun d’abord, puis au Cambodge, au Liberia et en Côte d’Ivoire. (...)

Les associations avaient nourri un sérieux espoir lorsque le groupe Bolloré avait accepté de lancer un processus de négociation à Paris, le 24 octobre dernier. Marie-Annick Darmaillac, la secrétaire générale adjointe du groupe, s’était engagée sur plusieurs points pour résoudre les conflits provoqués par les activités de la Socfin… dont aucun représentant n’avait pourtant accepté d’être présent. Mais Bolloré avait promis d’être un « facilitateur de dialogue » entre les deux parties.

Peine perdue. Selon plusieurs sources, le processus engagé a capoté, le groupe Bolloré ne parvenant pas à convaincre le principal acteur dans le capital de la Socfin, Hubert Fabri, pourtant très proche de Vincent Bolloré. (...) Hubert Fabri refuserait de reconnaître les associations de villageois et de paysans comme des interlocuteurs légitimes, se bornant à dialoguer avec les pouvoirs locaux. (...) Et officiellement, c’est en effet Fabri qui a la main sur les plantations. Socfin est une société luxembourgeoise, dont le groupe Bolloré est actionnaire à hauteur de 38,7 %. C’est l’un des premiers planteurs indépendants au monde, avec environ 150 000 hectares de plantations. Même s’il en parle sur son site, Bolloré explique régulièrement qu’il n’est qu’un actionnaire minoritaire de Socfin. Officieusement, l’entreprise est pourtant bien le faux nez de Bolloré en Afrique.

Lire la suite de l’article sur le site de Mediapart (abonnement), ainsi que les communiqués de presse du ReAct ici et .

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Photo : Minette Lontsie cc by-sa

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