26.09.2019 • Le vrai bilan du CAC40

Au sein du CAC40, le pouvoir reste encore et toujours entre les mains des hommes

La cause des femmes et de l’égalité entre les sexes occupe désormais une place de premier plan dans les discours publics des grandes entreprises françaises. Mais la réalité des rapports de pouvoir reste largement favorable aux hommes, particulièrement à mesure que l’on s’approche des échelons supérieurs.

Publié le 26 septembre 2019

Dans le domaine de l’égalité hommes-femmes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les femmes représentaient en moyenne, en 2018, 39% de l’effectif total du CAC40, mais 30% des cadres, et seulement 16% des comités exécutifs ou de direction. Pour ce qui est des conseils d’administration, pour lesquels la loi fixe un quota minimum de femmes, la proportion remonte à 41,8% (40,6% en 2017).

Parmi les 53 présidents du conseil d’administration, directeurs généraux ou PDG à la tête du CAC40, on ne trouve toujours que deux femmes, Isabelle Kocher la DG d’Engie, et Sophie Bellon la présidente du conseil d’administration de Sodexo. Aucune femme n’occupe la double fonction de présidente directrice générale qui la verrait seule aux manettes d’une entreprise.

Les comités exécutifs fortement dominés par les hommes

Au niveau des conseils d’administration, seules trois firmes comptent une majorité de femmes : Kering, Safran et Sodexo. Trois autres, Accor, Publicis et Total ont une parité exacte de 50% chacune. Pour ce qui est des comités exécutifs cette fois, où s’exerce la direction opérationnelle des groupes au quotidien, le tableau change du tout au tout. Aucune firme du CAC40 n’a plus d’un tiers de femmes à son comité exécutif – chiffre maximal atteint par Danone, Kering, L’Oréal, Orange et Sodexo. Six n’ont aucune femme du tout au sein de leur comité exécutif : ArcelorMittal, Atos, Bouygues, STMicro, Vinci et Vivendi.

Plusieurs firmes se distinguent par le contraste entre leurs effectifs majoritairement féminins et la faible place des femmes dans leurs comités exécutifs, notamment dans les secteurs de la finance et du luxe : Axa (53,4% contre 9,1%), BNP Paribas (52 contre 15%), Carrefour (57,3 contre 18,8) Crédit agricole (53,3 contre 6,3), EssilorLuxottica (58,5 contre 16,7), Hermès (68 contre 12,5), LVMH (73 contre 13,7) et enfin la Société générale (58,1 contre 23).

Olivier Petitjean
Infographie : Guillaume Seyral

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Photo : Jeanne Menjoulet CC via flickr

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À lire : CAC40 : le véritable bilan annuel, édition 2019 (pdf, 100 pages)

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