25.11.2014 • Dividendes

Comment la privatisation des services publics britanniques enrichit... les entreprises publiques françaises

Eau, transport, énergie, poste... Aucun pays en Europe n’a été aussi loin que la Grande-Bretagne en matière de privatisation des services publics. La gestion de ces services fait aujourd’hui le profit d’entreprises privées, souvent basées dans d’autres pays, et notamment d’entreprises appartenant... à d’autres États. Premier bénéficiaire de ce paradoxal retour des choses : le gouvernement français, à travers les dividendes versés par EDF et la SNCF, très présentes sur le marché britannique.

Publié le 25 novembre 2014

Comme le montre le quotidien britannique The Independent, les secteurs de l’énergie et des transports sont les premiers concernés par le phénomène, qui équivaut au prélèvement de taxes par des gouvernements étrangers sur les citoyens britanniques :

Alors que la privatisation était censé apporter l’habileté commerciale des grandes entreprises privées à la gestion des services publics, elle a de plus en plus permis à des gouvernements étrangers et à leurs entreprises publiques d’accumuler de vastes profits aux dépens du Royaume-Uni. Dans le même temps, les entreprises britanniques sont quasi totalement absentes de ces marchés dans les autres pays, et, depuis le rachat d’Arriva par l’entreprise publique allemande Deutsche Bahn, elles ne détiennent plus qu’une toute petite part du marché global du transport.

En conséquence, une proportion significative des factures et des titres de transports payés par les citoyens britanniques quittent le pays sous la forme de dividendes au profit des contribuables d’Europe continentale, finançant leurs écoles et leurs hôpitaux.

Les entreprises de transport dont les contribuables étrangers sont officiellement propriétaires ont reçu ces deux dernières années 102 millions de livres de dividendes prélevés sur les billets de train britanniques, selon nos calculs. Un chiffre sans commune mesure avec les 900 millions de livres envoyés dans le même temps à des gouvernements étrangers grâce aux factures domestiques d’énergie britanniques. Cette somme correspond aux dividendes prélevés au Royaume-Uni par EDF, propriété à 84% de l’État français, et par le fournisseur d’énergie pour les entreprises GDF Suez, lui aussi partiellement propriété de la France.

Lire l’intégralité de l’article sur le site de The Independent.

Dans le secteur de l’énergie, EDF est très présente au Royaume-Uni à la fois du côté de la production (nucléaire, charbon) et de la distribution. GDF Suez est présente à une moindre échelle dans le domaine de la production et de la fourniture commerciale.

Dans le secteur du transport, la SNCF opère via sa filiales Keolis et Eurostar plusieurs lignes de trains. Les autres entreprises à capitaux publics présente sur le marché britannique sont Deustche Bahn (Allemagne), Abellio (Pays-Bas), MTR (Hong Kong), et la SNCB (Belgique).

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Photo : Gouvernement britannique

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