01.09.2016 • Transparence

Les dépenses de lobbying des grandes firmes à Bruxelles ont augmenté de 40% depuis 2012

Le site Lobbyfacts.eu lance sa nouvelle mouture, qui rend visible l’évolution des dépenses de lobbying auprès des institutions européennes au fil du temps. Avec un constat sans appel : les dépenses des multinationales à Bruxelles ne cessent d’augmenter, notamment dans des secteurs sujets à controverse comme l’automobile, l’énergie ou le numérique.

Publié le 1er septembre 2016 , par Olivier Petitjean

Les scandales se succèdent, mais l’influence des milieux économiques et de leurs lobbys à Bruxelles ne se dément pas. En témoigne l’évolution des dépenses déclarées au registre de transparence du lobbying mis en place par la Commission et le Parlement européens : + 40% entre 2012 et 2016, de 76 à 106 millions d’euros, pour le « Top 50 » des plus entreprises les plus présentes dans la capitale européenne.

Ces chiffres, vous ne les trouverez pas sur le site de la Commission, qui se contente d’afficher les dernières données disponibles, sans suivi dans le temps. Le registre officiel est d’ailleurs notoirement truffé d’erreurs. C’est la nouvelle version du site Lobbyfacts.eu (une initiative de deux ONG spécialisées, Corporate Europe Observatory et LobbyControl), mise en ligne ce 1er septembre, qui permet de retracer l’évolution des dépenses de lobbying des firmes, cabinets de lobbying et autres acteurs bruxellois depuis 2012. Le site inclut aussi les informations sur les rendez-vous entre la Commission et les représentants des entreprises. Des données essentielles pour comprendre le fonctionnement du lobbying à Bruxelles et analyser les forces en présence.

Parmi les leaders du lobbying à Bruxelles, on trouve plusieurs entreprises françaises, notamment dans le secteur de l’énergie : Total, EDF et Engie. On découvre aussi que les leaders du lobbying à Bruxelles sont... deux firmes américaines, ExxonMobil et Microsoft (dans le top 3 aussi bien en 2012 qu’en 2016). Autre exemple pointé par Lobbyfacts : l’industie automobile, dont l’influence à Bruxelles est sur la sellette depuis le scandale du Dieselgate, a presque multiplié ses dépenses de lobbying par trois depuis 2011.

Si certains secteurs (énergie, chimie, internet, finance) dominent largement le lobbying à Bruxelles depuis 2012, l’évolution des dépenses des multinationales dans la capitale européenne est également fonction de l’agenda législatif et des risques qui pèsent sur elles. C’est ainsi que Volkswagen, en raison du scandale des émissions truquées, et Google, visée par trois enquêtes de la Commission pour abus de position dominante, occupent cette année les toutes premières places du classement.

Olivier Petitjean

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