29.01.2016 • Ressources naturelles

Nigeria : cadeau fiscal à 3,3 milliards de dollars pour Total, Shell et Eni

Nouvelle controverse sur les activités des multinationales pétrolières en Afrique et la faiblesse de leur contribution fiscale : selon un rapport de l’ONG Peuples Solidaires - ActionAid France, le Nigeria a accordé un cadeau fiscal équivalent à 3,3 milliards d’euros à trois géants européens, Total, Shell et Eni, sur la période 1999-2012. Soit trois fois le budget annuel de la santé au Nigeria, un pays dont la population souffre de la pollution occasionnée par les activités pétrolières et gazières. Explications de Libération.

Publié le 29 janvier 2016

Au Nigeria, Total a bénéficié d’un cadeau fiscal de 977 millions de dollars US sur douze ans, entre 1999 et 2012, pointe la fédération Peuples solidaires-ActionAid France. Dans un rapport intitulé « Fuite de revenus » et publié mardi, l’ONG révèle ainsi qu’en tout, le pays le plus peuplé d’Afrique — et septième pays le plus peuplé au monde — a perdu 3,3 milliards de dollars de revenus en raison d’allégements fiscaux offerts à trois entreprises gazières européennes : la française Total, l’italienne ENI (677 millions de dollars d’exemptions) et l’anglo-néerlandaise Shell (1,66 milliard). Ces trois multinationales, engagées dans le consortium gazier NLNG (Nigeria Liquefied Natural Gas), ont bénéficié d’une loi exceptionnelle votée en 1990.

Si ces 3,3 milliards ne représentent qu’un peu plus de 4% des bénéfices net mondiaux déclarés par ces trois entreprises en 2013, ils auraient pu « énormément aider le Nigeria », souligne le rapport établi à partir d’une recherche menée par Somo (Centre de recherches sur les entreprises multinationales, basé aux Pays-Bas). En effet, « ces 3,3 milliards de dollars sont indispensables dans un pays où 110 millions de personnes — soit plus de 60% de la population — vivent dans une extrême pauvreté et où plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable », indique celui-ci.

Pour les ONG, les largesses fiscales accordées par le Nigeria au trois multinationales européennes sont d’autant plus incompréhensibles que même sans la loi de 1990, « l’investissement des entreprises aurait quand même été extrêmement rentable ».

Lire l’intégralité de l’article sur le site de Libération

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Photo : Jeremy Weate cc

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