19.03.2014 • Management de choc

Nouvelle vague de suicides chez Orange - France Télécom

Les syndicalistes d’Orange tirent la sonnette d’alarme : une nouvelle vague de suicides est en cours parmi les salariés du groupe depuis le début de l’année. Après les suicides très médiatisés de 2008-2009, France Télécom avait essayé de mettre en place une politique de prévention des risques psychosociaux et, en théorie du moins, une gestion des ressources humains plus apaisée. Mais il semble que les pressions managériales sur les salariés aient connu une recrudescence depuis quelques mois.

Publié le 19 mars 2014

Mediapart donne la parole aux représentants syndicaux et revient sur le contexte de cette nouvelle vague de suicides :

C’était le vendredi 17 janvier au matin. Une panne de RER A durant plusieurs heures. « Accident de personne », disait le petit écran. Suicide, diront un peu plus tard quelques dépêches. N. F. s’est jeté sous un train en gare d’Auber. Il travaillait chez Orange-France Télécom, conseiller client dans une agence professionnelle sur le site Poncelet à Paris. Il avait 42 ans et il souffrait au travail, de ce mal-être qui ronge l’ancienne entreprise publique des PTT depuis la privatisation et le plan de restructuration Next de l’ex-PDG Didier Lombard. Tout le monde le savait. Son manager auquel il imputait des faits de harcèlement moral. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. L’inspection du travail qui mène une enquête.

N. F. est le deuxième salarié d’Orange-France Télécom à mettre fin à ses jours depuis le début de l’année. Le premier, R. C., cadre à la direction technique France à Arcueil dans le Val-de-Marne, s’est pendu trois jours plus tôt, le 14 janvier. Il avait 58 ans, trois enfants, venait de subir une mobilité, ne supportait plus le comportement de ses nouveaux managers, avait confié son mal-être à ses collègues, aux représentants du personnel.

Depuis, huit autres salariés d’Orange se sont donné la mort à travers la France. Dans huit cas sur dix, le suicide a un lien explicite au travail même s’il n’a pas eu lieu sur le lieu de travail, selon les syndicats et l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, créé à l’initiative d’organisations syndicales. La dernière victime en date avait 25 ans et un statut d’« alternant » dans une unité d’intervention technique sur le site d’Eysines près de Bordeaux. Elle s’est suicidée le 6 mars dernier.

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Photo : Salvatore cc by-nd

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