26.09.2019 • Le vrai bilan du CAC40

Eau, déchets, plastique, huile de palme : la lourde empreinte écologique du CAC

Dans leurs documents de communication, les entreprises du CAC40 s’étendent beaucoup sur les données financières et boursières. Mais quand il s’agit de mesurer leur consommation de matières premières ou la quantité de déchets ou de rejets qu’ils génèrent, les informations restent fragmentaires, et ne prennent pas toujours en compte l’ensemble de leur chaîne de valeur. Dans « CAC40 : le véritable bilan annuel », l’Observatoire des multinationales met tout de même en lumière quelques chiffres qui illustrent le profond impact écologique du CAC, qui ne va pas en s’améliorant.

Publié le 26 septembre 2019 , par Olivier Petitjean

Il est souvent très difficile d’obtenir des chiffres fiables des multinationales françaises sur leur empreinte environnementale. Bien que certains groupes du CAC 40 soient de gros consommateurs de matières premières agricoles « à risque », comme le soja, le caoutchouc, le bœuf ou l’huile de palme, ils rechignent en général à faire la lumière sur l’origine de leur approvisionnement et les volumes achetés. On sait toutefois que L’Oréal ou Danone ont chacune acheté 71 000 tonnes d’huile de palme et de dérivés en 2018. Total, qui a choisi de reconvertir sa raffinerie de La Mède, dans le sud de la France, pour produire des agrocarburants à base d’huile de palme, voulait initialement en importer pas moins de 550 000 tonnes par an.

La majorité des groupes du CAC 40 publie toutefois des informations sur la quantité de déchets qu’ils génèrent, ainsi que sur l’eau qu’ils consomment. Les 31 firmes de l’indice parisien qui rendent publiques ces données ont ainsi généré pas moins 731 millions de tonnes de déchets au total en 2018. C’est-à-dire presque un milliard de tonnes de déchets au total si l’on extrapole à l’ensemble du CAC 40. Le chiffre est en hausse de 16% par rapport à 2017...

750 000 tonnes de plastique par an pour Danone

Les chiffres de consommation d’eau déclarés par les grandes entreprises françaises suggèrent une dynamique plus vertueuse, puisqu’ils montrent une baisse de près de 7% des extractions d’eau entre 2017 et 2018 (sur le périmètre des 28 firmes du CAC qui publient des chiffres). Mais ce chiffre est en partie trompeur. Comme dans le domaine des gaz à effet de serre (lire Gaz à effet de serre : le bilan peu reluisant du CAC40 depuis l’Accord de Paris), il est en grande partie tributaire des efforts d’Engie en matière de sortie du charbon – très gourmand en eau. Sans Engie, la consommation d’eau est en hausse de près de 2% d’une année sur l’autre.

Autre sujet environnemental qui monte : le plastique. Toujours attentives à l’opinion, les équipes de communication du CAC 40 parlent désormais abondamment de leurs initiatives dans ce domaine. En ce qui concerne leur consommation de plastique, pour la fabrication ou la commercialisation de leurs produits, en revanche, elles sont beaucoup moins bavardes. Sollicité par la fondation Ellen MacArthur, le groupe Danone a récemment confessé consommer pas moins de 750 000 tonnes de plastique par an.

Seuls deux autres groupes du CAC, LVMH et Vivendi, mettent un chiffre précis sur les quantités de plastique qu’ils achètent annuellement : 11 400 et 15 295 tonnes respectivement pour l’année 2018. Quant au groupe Carrefour, il rend public le nombre de sacs plastiques jetables achetés au cours de l’année : 683 millions pour l’année 2018, un chiffre tout de même en baisse par rapport à 2017 (775 millions) grâce aux interdictions qui entrent progressivement en vigueur dans certains pays.

Olivier Petitjean

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Photo : Rainforest Action Network CC via flickr

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À lire : CAC40 : le véritable bilan annuel, édition 2019 (pdf, 100 pages)

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