12.05.2021 • Contrôle des populations

L’industrie de la surveillance, grande gagnante de la pandémie ?

Encouragés par les industriels, les gouvernements ont utilisé la pandémie de Covid-19 pour justifier une extension massive de l’utilisation d’outils de surveillance numérique. Nouvelle enquête conjointe menée en France, en Espagne et au Royaume-Uni avec nos partenaires du réseau ENCO.

Publié le 12 mai 2021

Téléchargez la publication

Encouragés par les industriels, les gouvernements ont utilisé la pandémie de Covid-19 pour justifier une extension massive de l’utilisation d’outils de surveillance numérique.

Téléchargez le PDF (4.6 Mio)
  • Pays concernés :
  • Multinationales :
  • Temps de lecture : ?

Les gouvernements ont utilisé la pandémie de Covid-19 pour justifier une extension massive de l’utilisation d’outils de surveillance numérique, arguant que ces outils étaient nécessaires pour imposer les mesures de distanciation sociale et de contrôle épidémiologique. L’utilisation massive de ces technologies capables de collecter d’énormes quantités de données sur la vie quotidienne des gens, présente un risque pour des droits fondamentaux tels que la vie privée et l’exercice des droits civils et politiques.

Depuis le début de la pandémie, les vols de drones se sont multipliés, parfois équipés d’une caméra thermique pour mesurer la température corporelle. Des applications de suivi Covid-19 ont été introduites qui sont susceptibles de surveiller tous nos mouvements et d’obtenir d’énormes quantités de données sur notre vie privée. L’une des technologies les plus invasives est l’utilisation d’outils biométriques de reconnaissance faciale ou de scanners rétiniens. Cette technologie est de plus en plus déployée dans l’espace public, et le recours aux caméras de vidéosurveillance s’est également intensifié pour surveiller les populations.

Ce sont là quelques-unes des conclusions de l’enquête « Surveillance de masse et contrôle de la dissidence en Europe » qui montre comment diverses technologies de surveillance de masse ont été intégrées et normalisées dans les activités des forces de l’ordre en France, au Royaume-Uni et en Espagne, sans aucun débat public.

L’étude de cas sur la France, réalisée par les journalistes Clément Le Foll et Clément Pouré, fait le point sur ce que l’on sait de l’utilisation des technologies de surveillance comme les drones ou la reconnaissance faciale en France, sur les entreprises impliquées et sur les enjeux des récentes lois sécuritaires.

Le contrôle social aux mains du privé

Parallèlement à la publication de cette recherche, les partenaires du projet lancent le site web « Surveillance de masse » où l’on peut trouver des informations sur les technologies en cause, sur 85 entreprises qui développent et contribuent à la diffusion de ces technologies, ainsi qu’une analyse des tendances récentes et des recommandations pour les gouvernements et les groupes de la société civile.

La pandémie de Covid-19 a renforcé la tendance aux collaborations public-privé, à travers lesquelles gouvernements et entreprises unissent leurs forces pour exercer une nouvelle forme de contrôle social par le biais de la technologie, au nom de la santé et de la sécurité publiques.

Malgré la récente proposition de règlement sur l’intelligence artificielle annoncée par la Commission européenne et les initiatives proposées par les organisations de la société civile, il n’y a pas encore eu de véritable débat public au niveau national qui puisse permettre aux citoyens de comprendre les implications de ce type de technologie pour notre vie quotidienne.

Soutenez l’Observatoire

Parce que le débat démocratique mérite mieux que la com’ du CAC 40.

Faites un don

Boîte Noire

À LIRE :
 Le site web "Surveillance de masse" qui présente l’ensemble de la recherche : http://mass-surveillance.odhe.cat
 L’étude de cas sur la France : En France, la surveillance rogne sur les libertés publiques


Les publications de l’Observatoire

L’Observatoire est à votre écoute

  • Besoin d’éclaircissements ?
  • Une question ?
  • Une information à partager ?
Contactez-nous