05.06.2014 • Moins-disant

L’Europe, un paradis fiscal pour les multinationales ?

De nombreux pays membres de l’Union européenne - Luxembourg, Irlande, Pays-Bas ou Belgique - sont connus depuis longtemps pour les conditions fiscales favorables qu’ils ont mises en place pour attirer les riches particuliers et, surtout, les grandes entreprises. Ils sont désormais rejoints par la Grande-Bretagne, dont le gouvernement affiche ouvertement ses ambitions en matière d’« attractivité » fiscale. Résultat : derrière les taux théoriques de l’impôt sur les bénéfices, les taux effectivement payés peuvent descendre jusqu’à 2%. Une course au moins-disant fiscal dont les seuls bénéficiaires réels sont les multinationales, leurs dirigeants et leurs actionnaires.

Publié le 5 juin 2014

Les géants du net sont loin d’être les seuls à jongler avec les montages fiscaux pour échapper à l’impôt. Un coup d’œil au classement des sociétés américaines détenant le plus de cash à l’étranger, bien à l’abri des 40 % de l’impôt américain sur les sociétés, est édifiant. General Electric détient 110 milliards d’euros dans des places offshore. Microsoft approche les 80 milliards, suivi par les laboratoires pharmaceutiques Pfizer et Merck. Et qui doivent remercier ces groupes acharnés à réduire leurs taxes, au mépris de leurs concurrents et des citoyens lambda, qui, eux, règlent leurs impôts ? On ne le dit presque jamais, mais dans leur immense majorité, les pros de l’optimisation peuvent donner un grand coup de chapeau à… l’Union européenne. Car pour une multinationale bien conseillée, qu’elle soit américaine, française ou allemande d’origine, l’Europe a de furieux airs de paradis fiscal.

C’est parce que l’Irlande et les Pays-Bas permettent aux entreprises de curieuses manœuvres fiscales, surnommées « double irlandais » et « sandwich hollandais », que les multinationales américaines parviennent à stocker leurs bénéfices dans d’accueillantes juridictions offshore sans débourser un centime ou presque. C’est parce que ces pays, mais aussi le Luxembourg, la Belgique ou la Grande-Bretagne, tendent une oreille compréhensive aux lobbyistes du secteur que les mesures de défiscalisation bien ciblées s’empilent sur le continent, aboutissant à des taux d’impôt sur les sociétés bien éloignés des 24 % à 34 % officiels selon les pays.

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Lire aussi Éric Walravens : « Pour lutter efficacement contre l’optimisation fiscale, il faut penser européen »

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Photo : Hank Kumar cc by-nc-nd

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