05.11.2013 • Omerta ou censure ?

Renault : un livre noir qui reste dans l’ombre

Le « Livre noir de Renault », récemment publié par Benjamin Cuq, revient sur l’histoire récente du géant automobile français et ses nombreux côtés sombres : inégalités salariales, délocalisation progressive de sa production, échecs répétés de la direction, complaisance de l’État actionnaire. Le livre paraît pourtant quasi ignoré des médias. Arrêt sur images se demande si ce n’est pas lié au fait que Renault est aussi l’un des principaux annonceurs dans la presse française.

Publié le 5 novembre 2013

Erreurs stratégiques, suicides dans l’entreprise, espionnage industriel, salaires astronomiques des dirigeants, délocalisations de la production, ce sont quelques unes – parmi d’autres - des informations décortiquées et disséquées dans un livre paru début octobre, signé Benjamin Cuq, intitulé Le livre noir de Renault. Fruit d’une enquête de cinq mois, l’ouvrage revient sur de nombreux aspects de l’histoire du constructeur français. La collaboration avec l’occupant nazi, la privatisation, l’alliance ratée avec Volvo, la montée en puissance des Dacia au détriment des Renault, mais aussi sur les échecs commerciaux nombreux. L’auteur ... détaille ... la façon dont l’entreprise a, en dix ans, délocalisé une partie énorme de sa production. Quand en 2003, la marque au losange construisait 1,3 millions de véhicules en France, elle n’en fabrique plus que 450 000 en 2012.

Cuq analyse également les relations complexes de l’Etat actionnaire et de l’entreprise Renault. Il s’attarde par exemple sur la façon dont Lionel Jospin et Laurent Fabius à l’orée des années 2000 ont accepté que le siège social de Renault SA soit aux Pays-Bas et s’acquitte ainsi d’un impôt sur les sociétés de 14% au lieu de 33% en France. Il raconte aussi comment Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, a avalisé le transfert d’une grosse partie de la production de Renault en Turquie.

Si l’ouvrage ne contient pas de scoop majeur, il décrypte l’évolution de cette entreprise qui a toujours été l’une des vitrines sociales du pays. Cette entreprise qui aujourd’hui voit son PDG, Carlos Ghosn empocher 12 millions d’euros par an, quand le salaire le moins élevé est de 250 euros, soit un rapport de 1 à 4000... Bref, une somme, alors que Renault reste l’une des marques les plus connues et les plus appréciées par les Français... Et pourtant, un mois après sa sortie, l’ouvrage de Benjamin Cuq (tiré à 5000 exemplaires ce qui est plutôt bien pour un essai) n’a pas suscité beaucoup d’intérêt dans les médias...

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