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Retour sur juin 2020 : covid, lobbying, aides aux entreprises et rôle des villes

Publié le : 1er juillet 2020

Chères lectrices chers lecteurs,

Après une pause imposée par la situation sanitaire, l’Observatoire des multinationales a recommencé ses publications dans les derniers jours du mois de mai.

Nous vous proposerons dorénavant à la fin du mois une lettre récapitulant les temps forts des semaines écoulées, pour celles et ceux qui en auraient manqué une partie.

Comment nous aider ?
- En nous apportant votre soutien financier.
- En faisant passer le mot autour de vous
- En encourageant vos proches et vos réseaux à s’abonner à notre lettre.

 

Le grand sujet de ce mois de juin aura été, inévitablement, la crise sanitaire et ses conséquences. Nous avons commencé à nous pencher sur les diverses formes d’aides financières accordées par la France et l’Europe aux entreprises, un sujet sur lequel nous reviendrons prochainement.

Certaines, comme Total et Sanofi, ont maintenu le versement de leurs dividendes, en prétendant ne bénéficier d’aucune forme de soutien du gouvernement. Nous avons révélé qu’elles bénéficiaient bien en réalité d’une aide financière publique non négligeable à travers les rachats d’obligations de la Banque centrale européenne et de la Banque de France (lire notre article « Crise du Covid-19 : l’aide financière publique cachée à Total, Sanofi et consorts »). Ce soutien des banques centrales est d’ailleurs distribué à des gros pollueurs, sans aucune considération des conséquences pour le climat (lire « En pleine épidémie, le soutien accru des institutions financières européennes aux gros pollueurs »).

À ce propos, on lira aussi notre analyse critique du mot d’ordre de la « souveraineté économique », repris de tous côtés depuis la crise du Covid sans que tout le monde parle de la même chose (lire « Ce que cachent les discours officiels sur la souveraineté économique »).

 

Une épidémie de lobbying

Dans notre rapport « Lobbying : l’épidémie cachée », publié avec les Amis de la Terre, nous avons raconté comment, s’abritant derrière la crise sanitaire, les milieux d’affaires ont lancé une grande offensive pour se débarrasser de règles sociales, environnementales ou fiscales qui leur déplaisaient, et surtout pour s’assurer d’être les principaux bénéficiaires des plans de sauvetage et de relance.

L’épidémie a ainsi mis en lumière les profondes carences de l’encadrement du lobbying en France, et les relations étroites entre industriels et pouvoir exécutif. Pour ce rapport, nous avons enquêté sur le rôle symptomatique des grands cabinets de consultants comme McKinsey (lire « Covid-19 : ces consultants au cœur de la « défaillance organisée » de l’État  »).

Toujours sur ces questions de lobbying et d’influence, l’Observatoire des multinationales s’est penché avec 21 autres partenaires sur les problèmes de l’envahissement publicitaire et de la communication non régulée des grandes entreprises. Le rapport « Big Corpo », également publié ce mois ci, propose une synthèse de ces riches réflexions. On peut en lire notre présentation : « Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique ».

 

L’enjeu municipal

L’autre grand sujet d’actualité politique en France était le second tour des élections municipales. Le rôle et les marges de manœuvre des villes (et des collectivités locales en général) face aux grandes entreprises est justement un sujet qui nous tient à coeur.

Depuis ses débuts, l’Observatoire des multinationales suit de près la « remunicipalisation » des services publics en France et dans le monde. Nous venons de publier, en partenariat avec le Transnational Institute et des dizaines d’autres partenaires, un nouveau panorama de ce mouvement important de réinvention et de reconquête des services publics, riche d’enseignements au-delà du seul niveau local. Une présentation et une synthèse sont disponibles en français (lire « L’avenir est public ». Ces 1400 remunicipalisations qui dessinent les contours des services publics de demain). À cette occasion, nous avons aussi fait paraître une tribune sur le rôle du secteur public co-signée par des élu.e.s, des chercheuse.rs, des syndicalistes et des organisations de la société civile : « Le service public est notre meilleure arme pour mener la transition et faire face aux défis de demain ».

Nous avons également finalisé la publication de notre recueil « Villes contre multinationales », qui avait été interrompue par l’épidémie. Réalisée dans le cadre du réseau ENCO (réseau européen des observatoires des multinationales), elle est désormais intégralement disponible en français (sur notre site), anglais et espagnol (sur le site du réseau ENCO ainsi que chez des médias partenaires comme El Salto et OpenDemocracy). De la privatisation de l’eau à Airbnb et Uber, de l’urgence climatique et écologique à la promotion d’une économie « relocalisée » qui ne soit pas siphonnée de sa richesse au profit d’actionnaires lointains, « Villes contre multinationales » offre un aperçu d’ensemble de la confrontation entre villes et pouvoirs économiques en Europe. Une confrontation qui connaîtra probablement de nouveaux épisodes en France au vu du résultat des élections.

Last but not least, nous avons lancé ce mois-ci la nouvelle mouture de notre lettre hebdomadaire. Vous y trouvez à la fois une présentation de nos nouvelles publications et des points brefs sur l’essentiel de l’actualité des grandes entreprises, sous tous les aspects qui comptent (c’est-à-dire : le social, l’écologie, la démocratie... et pas seulement les aspects financiers). Les livraisons de cette lettre nouveau format sont également disponibles en ligne sur notre site.

Un rappel pour finir : notre Observatoire dépend du soutien financier (et pas que) de ses lecteurs. Merci à ceux qui le peuvent de contribuer et de faire passer le message ! Nous soutenir.

Rendez-vous à la rentrée pour la suite, notamment pour la prochaine édition du « Vrai bilan du CAC40 » qui accordera évidemment une place importante à l’épidémie du Covid-19 et à ses effets.

Bon été d’ici là

Olivier Petitjean, pour l’Observatoire des multinationales