Multinationale

TotalEnergies

Le géant français du pétrole et du gaz est l’un des principaux pollueurs mondiaux, aussi puissant que contesté.

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Tous les chiffres

Chiffres clés

  • N° 5 mondial des groupes pétroliers
  • N° 17 mondial des émissions de gaz à effet de serre depuis 1965
  • N° 9 entreprise européenne
  • N° 25 entreprise mondiale

Profits et dividendes (millions d’€)

Effectifs France et monde (fin 2021)

Gaz à effet de serre

Rémunération du PDG

5,9 millions d’€ (2021)

Écart de rémunération entre PDG et salarié moyen

74 (2021)

Part des femmes

35,8 % Dans l’effectif total 25 % Dans le comité exécutif (2021)

Dépense de lobbying déclarées

4,3 -5.4 millions d’€ (Paris, Bruxelles et Washington, 2021)

Proportion de filiales dans les paradis fiscaux

14,8 % (2019)

Part des salaires

4,5 % du ch. affaires (2021)
  • Site web totalenergies.com/
  • Siège social Tour Total, La Défense, France
  • Dirigeants Patrick Pouyanné (PDG depuis 2015)
  • Actionnaires BlackRock (6,2%), salariés (6,8%)
  • Anciens noms ou entreprises absorbées Total, Elf Aquitaine, Petrofina
  • Principaux pays d’implantation France, Russie, États-Unis, Gabon, Algérie, Australie, Angola, Ouganda, Iran, Birmanie, Canada, Cameroun, Azerbaïdjan, Yémen, Argentine, Bolivie, Irak, Brésil, Nigeria, Arabie saoudite, Chine, Libye, Sénégal...

TotalEnergies fait partie du petit groupe des super-majors - groupes pétroliers et gaziers intégrés - aux côtés de Shell, BP, ExxonMobil et Chevron. Plus grosse entreprise du CAC40 en termes de chiffre d’affaires depuis le rachat d’Elf Aquitaine et de Petrofina, TotalEnergies est présente tout autour de la planète, notamment en Afrique où ses activités sont étroitement associées à l’histoire de la « Françafrique ».

Géant du pétrole et des industries extractives, TotalEnergies traîne derrière lui un lourd passif de relations étroites avec des régimes dictatoriaux, d’affaires de corruption de grande ampleur comme l’affaire Elf et le scandale « pétrole contre nourriture », d’évitement fiscal et de complicité d’évitement fiscal au bénéfice de régimes kleptocratiques. Une histoire qui se poursuit aujourd’hui, comme en ont témoigné les controverses sur sa collaboration avec le régime militaire du Myanmar (qui ont forcé le groupe à quitter le pays), ou sur ses liens avec certains oligarques russes et avec le Kremlin, sur fond de guerre en Ukraine.

Les activités d’extraction, de transport et de transformation du pétrole et du gaz ont aussi des impacts environnementaux majeurs, aussi bien au niveau local qu’en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Le groupe est l’un des principaux responsables historiques du dérèglement climatique. En France, son nom est associé au naufrage de l’Erika, l’une des pires marées noires de l’histoire du pays, ainsi qu’avec l’explosion de l’usine AZF, filiale du groupe.

TotalEnergies s’est donc souvent retrouvé accusé de violer ou de contribuer à la violation des droits humains, que ce soit à travers ses relations avec des régimes répressifs, la destruction ou l’accaparement de ressources naturelles ou encore les déplacements de populations pour faire place à ses activités pétrolières, comme aujourd’hui en Ouganda.

Écrire l’histoire de TotalEnergies, c’est donc aussi raconter l’histoire des difficultés à rendre les multinationales juridiquement responsables de leurs actions et de l"évolution nécessaire du droit pour mettre fin à l’impunité dont elles continuent généralement à bénéficier. Qu’il s’agisse de corruption, de responsabilité des affréteurs ou des sociétés mères (Erika et AZF), les efforts pour amener le groupe devant les tribunaux se sont constamment heurtés aux limites du droit. TotalEnergies s’est également trouvé la cible des premières procédures judiciaires dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales.

Pendant longtemps, comme ses pairs du secteur pétrolier, TotalEnergies a tenté de minimiser le danger du dérèglement climatique dont il était pourtant informé, et a participé aux efforts de l’industrie pour entraver toute action politique ambitieuse dans ce domaine. Depuis quelques années, les campagnes militantes et l’évidence croissante de la crise ont forcé le groupe à un changement d’attitude. Il s’affiche désormais en champion de la diversité des sources d’énergies (comme en témoigne son changement de nom de Total en TotalEnergies) et de la transition. Dans le cadre de cette stratégie, il est devenu un fournisseur d’électricité aux particuliers, n°3 en France, à travers le rachat de DirectEnergie et de Lampiris.

En réalité, derrière une communication verte particulièrement agressive, le groupe continue à exploiter ou projeter d’ouvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Ses investissements dans les énergies fossiles restent largement supérieurs à ses investissements dans les énergies vertes. D’ailleurs, beaucoup des technologies ou solutions que TotalEnergies qualifie de « vertes » sont limitées ou sujettes à caution : agrocarburants, hydrogène, capture et stockage du carbone, etc.


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