C’est dans ce contexte [de la préparation de la conférence climat de 2015 à Paris] qu’il faut comprendre l’opération de communication entreprise par EDF le 16 juin dernier. Deux jours avant la présentation de l’avant-projet de loi sur la transition énergétique par Ségolène Royal, l’électricien diffuse un communiqué triomphant : « Empreinte carbone : EDF divise par 2 ses émissions de CO2 en France ».
On peut y lire que « dans sa lutte contre le changement climatique, EDF franchit une étape majeure dans la maîtrise de son empreinte carbone, en divisant par 2 ses émissions de CO2 en France à horizon 2016 (par rapport à 1990, ndlr). Il s’agit au total d’une réduction de 12 millions de tonnes de CO2 entre 1990 et 2016, résultat d’une politique industrielle volontaire et constante d’EDF en France et du Groupe à l’international ». C’est clair, net, sans bavure. Et c’est formidable. Chaque kilowattheure (kWh) produit en France continentale (hors outre-mer donc, où le groupe ne fait pas tourner de centrales nucléaires), n’émet plus que 35 grammes de CO2 en 2013, contre presque le double vingt-trois ans plus tôt, avec 67 g/kWh. Chapeau.
Mais attendez, EDF, c’est bien ce grand groupe international présent dans le monde entier ou presque ? Et à l’étranger, il émet combien de CO2 son kilowattheure d’électricité ? Je consulte son rapport d’activité 2013, je tourne les pages de photos d’éoliennes, de barrages hydrauliques, les images du chantier de l’EPR, et je tombe sur les émissions directes de CO2 émises par le groupe dans le monde : 116,3 grammes par kWh. C’est plus de trois fois plus le chiffre hexagonal.
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Photo : H4stings cc by-sa