Le pantouflage est particulièrement répandu parmi les énarques du prestigieux corps de l’inspection des générale des Finances (IGF). Près des deux tiers (62 %) des effectifs de ce corps ont pantouflé entre 1958 et 2009. En grande majorité, les départs se font en direction du secteur financier, des assurances et immobilier (57 %), ainsi que des entreprises industrielles (36 %). (...)
Il n’est pas rare qu’un-e ancien-ne haut-e fonctionnaire se retrouve à la tête d’une entreprise du CAC40. En 2010, plus de la moitié des grands patrons français sont polytechniciens (30%) ou énarques (23%). A l’inverse, seuls trois dirigeants du CAC40 ne sont pas diplômés du supérieur en 2010 : Martin Bouygues, Patrick Ricard et Lakshmi Mittal, tous trois ayant débuté dans l’entreprise familiale.
Même dans les entreprises du CAC40 n’ayant jamais été nationalisées, on compte une présence importante d’ancien-ne-s haut-e-s fonctionnaires aux postes à responsabilité. C’est le cas à Veolia (59%), Vinci (50%) ou à Vallourec (33%) en 2010. Des taux équivalents à ceux d’anciennes entreprises publiques comme Saint Gobain (82%), Total (56%), BNP-Paribas (45 %) ou Société générale (38 %)[5]. Parmi ces dirigeant-e-s issu-e-s de l’Etat, plus de deux tiers proviennent de l’un des six « grands corps ».
La finance jouant un rôle prédominant dans l’économie, les pantouflages vont bon train dans les fonds d’investissement et les banques d’affaires : outre le cas de Bruno Bézard, on peut citer, entre autres, celui de Jean-Jacques Barbéris, énarque de la direction du Trésor, ancien conseiller économie de François Hollande, venu vendre ses services à l’entreprise de gestion d’actifs Amundi. Ou bien celui de David Azéma, ancien de la Cour des comptes, passé de l’Agence des Participations de l’État à la Bank of America-Merill Lynch – l’intéressé ne s’embarrassa d’ailleurs pas de faux-semblants pour justifier son départ, puisqu’il déclara : « Pourquoi je quitte l’État ? Pour gagner de l’argent ».
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