Au plus haut niveau de l’État, en France, on se refuse à tout commentaire, mais on indique au Monde que, si la puissance publique est devenue minoritaire (27 %) au sein du capital de France Télécom, le plus ancien opérateur français reste considéré comme « un délégataire de service public ». Le savoir-faire de l’entreprise, qui fut en premier lieu une administration, contribue, de manière essentielle, « aujourd’hui comme hier », à la sécurité du territoire et à l’autonomie de décision des dirigeants français.
« Le rapport entre France Télécom et la DGSE n’est pas de même nature que celui révélé dans le programme Prism de la NSA, qui a des liens contractuels avec les géants d’Internet, explique un ancien chef de service de renseignement français. En France, c’est consubstantiel. » Il n’existe pas de formalisation de cette coopération entre la DGSE et France Télécom-Orange. Elle est portée par des personnes habilitées secret-défense, au sein de l’entreprise, et pérennisée, depuis au moins trente ans, par des ingénieurs, qui font la navette entre les deux institutions. (...)
La DGSE s’appuie aussi sur la direction internationale de l’opérateur, qui gère les filiales de téléphonie mobile à l’étranger. Orange joue dans certains cas un rôle stratégique. Il a ainsi accompagné les opérations militaires françaises au Mali et en Centrafrique. Enfin, la direction sécurité, chasse gardée des anciens de la direction technique de la DGSE, est le principal interlocuteur des services secrets. Elle veille, avec Orange Business Services, sur les questions de protection de données et de déchiffrement.
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On rappellera que suite aux révélations d’Edward Snowden, Orange a porté plainte contre la NSA pour « piratage » d’un de ses câbles sous-marins...
Suite à l’affaire de la mise sous écoute des téléphones de Nicolas Sarkozy, Le Monde revient aussi par ailleurs sur le rôle joué par une autre grande entreprise française, Thales, dans le système des interceptions judiciaires.
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Photo : Mark Finney cc by-nd