« Cet accord permet d’ouvrir de réelles perspectives de construction de notre Scop [société coopérative de production] », assurent les représentants CGT qui saluent l’investissement du ministère du Travail « dans la dernière ligne droite ». Les Fralib s’étaient jurés d’obtenir de la multinationale anglo-néerlandaise Unilever qu’elle assume toutes ses responsabilités, après sa décision de fermer l’usine de Gémenos en septembre 2010. Une fermeture qui scellait le sort des 182 salariés. L’enjeu, pour eux, relancer un projet industriel alternatif, local et écologique (voir ici le reportage de Basta !). Après de multiples rebondissements devant les tribunaux et une mobilisation sur le terrain bénéficiant d’une solidarité massive, il n’y aurait donc plus d’obstacle au plan de relance de l’activité des salariés.
Selon les Fralib, la multinationale de l’agroalimentaire a consenti à « un soutien financier au démarrage [1] et au développement du plan alternatif des salariés », grâce à une série de « mesures contribuant au développement commercial » de la coopérative. Si la cession de la marque Eléphant n’a pas été acquise, les Fralib ont cependant obtenu de la multinationale « la recherche de débouchés de production, la construction d’une marque, le renforcement de l’appareil commercial et administratif, ainsi qu’une étude de marché et une contribution conséquente au fonds de roulement ». L’accord prévoit également « la participation d’Unilever à la remise en état, au développement et à la diversification de l’outil de travail ». « Les multinationales qui se gavent, c’est fini », avaient promis les « fralibiens ». Une nouvelle étape s’ouvre pour démarrer, développer et pérenniser la production de thés et tisanes naturels par la société désormais coopérative. Sur les 182 salariés de l’usine, une soixantaine devraient à terme être embauchés dans le cadre de la Scop.
Sophie Chapelle
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Photo : marcovdz CC