La décision est tombée, jeudi 22 septembre 2016, à Buenos Aires. Passée inaperçue, elle est pourtant explosive pour le milieu bancaire français et européen. Le président de la première salle de la chambre nationale d’appel criminelle et correctionnelle, Luis María Bunge Campos, a confirmé la mise en examen de quatorze membres de la filiale argentine de BNP Paribas et la tenue prochaine d’un procès public dans l’affaire dite du « bureau fantôme ». Cinq cadres français de l’établissement bancaire se retrouvent impliqués. La justice leur reproche d’avoir, entre 2001 et 2008, « organisé ou fait partie d’une association illicite destinée au blanchiment d’argent d’origine délictueuse, aggravée par son caractère habituel ».
Cette affaire implique la première banque française dans un très embarrassant scandale de fraude, d’évasion fiscale et de blanchiment, comme en ont déjà connu dans le passé HSBC (Angleterre) ou UBS (Suisse). Comme ses concurrentes, la banque française paraît avoir eu recours à une comptabilité occulte et à des pratiques douteuses pour permettre à de riches clients d’échapper à la crise monétaire de 2001 en Argentine et de placer les fonds en toute discrétion dans des lieux cachés, à l’abri des regards du fisc argentin.
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Du côté de BNP Paribas, on plaide l’ignorance de ces pratiques au sein de la filiale argentine, évoquant « des faits anciens et une affaire assez complexe ». Mais les éléments de l’enquête dévoilés par Mediapart montrent que certaines informations remontaient à Paris, pour qui voulait savoir.
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Photo : Arnaud Malon CC