La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, dont l’analyse complète est disponible ici, identifie sept enseignements principaux :
1 - Plus d’un tiers des filiales étrangères sont situées dans des territoires opaques : Ce ratio est sensiblement le même qu’en 2012. Mais cette stabilité apparente cache de forts mouvements en à peine un an. BNP Paribas a en effet divisé par deux le nombre de ses filiales dans les paradis fiscaux. De son côté, Société générale y a au contraire multiplié par trois le nombre de ses établissements.
2 - 26% de l’activité internationale des banques est générée dans les paradis fiscaux.
3 - Des filiales spécialisées en solutions de placement, financement structuré ou gestion d’actif
4 - Des salariés offshore en moyenne 2 fois plus productifs que les autres : « Loin de prouver une réelle différence de compétences entre salariés, bien entendu, ces chiffres viennent nous conforter dans l’idée que la nature des activités des banques dans les paradis fiscaux n’est pas du même ordre que dans les autres territoires », indique l’étude.
5 - Le Luxembourg est le paradis fiscal préféré des banques françaises.
6 - Un trou noir aux Iles Caïmans : Les 5 plus grandes banques françaises détiennent dans les Caïmans au total plus d’une quinzaine de filiales mais aucune n’y a d’employé et certaines n’ont pas de chiffre d’affaires.
7 - Les paradis fiscaux plus attractifs pour les banques françaises que la Chine, le Brésil et la Russie réunis.
Voir le résumé du rapport sur le site de L’Expansion, ainsi que les explications de Dan Israel dans Mediapart (abonnement), qui note : « L’an prochain, les banques françaises devront dévoiler des informations plus intéressantes encore sur les bénéfices réalisés et les impôts payés par chaque filiale. Et toutes les banques européennes devront faire de même. La mise en place de cette ’comptabilité pays par pays’, réclamée depuis dix ans par les ONG, est un immense pas en avant. »
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Photo : bobbsled cc by-sa