Dans la lettre en question, publiée par l’EnergyDesk de Greenpeace, un dirigeant britannique d’EDF recommande aux élus locaux d’autoriser le projet de mine de charbon à ciel ouvert de Druridge Bay, au motif que « le charbon restera important alors que nous transitionnons vers une économie bas carbone » et que « le charbon indigène est une source d’approvisionnement sûre et fiable ».
La démarche apparaît d’autant plus surprenante que le groupe français a annoncé la fin de ses investissements dans le charbon à l’occasion de la COP21 et qu’il s’affiche volontiers - de manière quelque peu trompeuse - comme un producteur d’électricité « bas carbone ». Le groupe français possède notamment deux centrales au charbon au Royaume-Uni, anciennes et classées parmi les plus polluantes d’Europe (lire ici et là).
L’explication de cette étrange intervention d’EDF réside peut-être dans son souhait - signalé par la presse il y a quelques jours - de vendre ses centrales électriques fonctionnant au gaz et au charbon au Royaume-Uni pour financer le projet de nouveaux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point. L’ouverture de nouvelles mines de charbon au Royaume-Uni permettrait de réduire les coûts opérationnels des deux centrales charbon d’EDF, Cottam et West Burton. Avec pour effet d’en augmenter la valeur marchande. Apparemment, la cause du nucléaire et la protection de ses intérêts valent bien pour EDF quelques sacrifices au principe de la transition énergétique.
Olivier Petitjean
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Photo : Mendhak CC