La rupture d’un oléoduc de Total a provoqué, entre le 24 et le 26 février derniers, le déversement de près d’un million de litres de pétrole brut dans des champs et des zones humides des Yvelines, à proximité du zoo de Thoiry. Une brèche de près de 2 mètres a été découverte sur le pipeline, enterré à 1 mètre de profondeur. Plusieurs hectares ont été contaminés par les hydrocarbures, dont on a également trouvé des traces dans plusieurs cours d’eau de surface qui se jettent dans la Seine. Également au centre des craintes : les conséquences de l’accident pour la biodiversité, et une éventuelle contamination de la nappe phréatique.
L’oléoduc relie le port du Havre à la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne, sur 268 kilomètres. La raffinerie a dû cesser ses opérations. Le groupe Total s’est engagé à dédommager les agriculteurs affectés et à procéder à une réhabilitation environnementale intégrale du site. Plusieurs hectares de terres agricoles devront être excavées, et les travaux dureront plusieurs mois. Des représentants associatifs s’inquiètent déjà que Total soit seule en charge des relevés de pollution et des mesures de remédiation, et réclament des contre-expertises indépendantes.
En 2014, une fuite de brut avait déjà eu lieu sur ce même oléoduc, dans le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande (Seine-Maritime). Ce deuxième incident pose question sur l’état de cet équipement vieux de plus de 50 ans, et sur l’adéquation des contrôles.
Olivier Petitjean
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Photo : Mohatatou CC via Wikimedia Commons