Mai 2011. Quelques heures après la naissance de leur premier enfant, une petite fille prénommée Azade, Sezai et Hilal Ozan Zeybek reçoivent leur premier SMS de Bebelac, une marque de lait infantile appartenant au groupe Danone en Turquie. « Pendant quelques semaines, ils nous ont envoyés des messages utiles, sans aucune référence au lait infantile. Ils soulignaient l’importance de l’allaitement maternel. Puis, subtilement, les messages ont changé. », raconte le jeune papa.
« Ils ont commencé à nous mettre en garde contre les risques de malnutrition. On nous a dit : “ Si vous pensez que votre bébé n’est pas assez nourri, appelez notre hotline.” » Des mises en garde qui ont continué au fur et à mesure que la petite fille du jeune couple grandissait. « Nous avons été informé qu’après six mois, le bébé aurait besoin de 500ml de lait. Si la mère ne pouvait fournir cette quantité, on nous conseillait d’utiliser des compléments. Nous n’avons jamais appelé la hotline, mais les messages ont continué d’arriver. Et de nous déstabiliser. », affirme Sezai Zeybek.
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La version originale en anglais est, elle, en accès libre (et voir aussi ici).
Dès le début des années 1970, Nestlé avait fait l’objet de l’un des premières grandes campagnes internationales de boycott pour ses pratiques commerciales agressives de promotion du lait en poudre et de dénigrement de l’allaitement maternel dans les pays du Sud. Une campagne qui n’a jamais véritablement cessé à ce jour, puisque des scandales impliquant la firme agroalimentaire suisse ne cessent de refaire surface dans divers pays [1].
Comme on sait, le choix du lait en poudre peut avoir des conséquences dramatiques en termes de santé publique, en raison de sa moindre qualité nutritionnelle et des problèmes de contamination de l’eau dans les pays du Sud. Dans les pays émergents, il est également accusé de contribuer à l’épidémie d’obésité.
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Source photo : Simon Pielow, cc