Contacté par Mediapart, Airbus Group n’a pas souhaité réagir. En septembre 2014, un porte-parole de sa filiale Airbus Helicopters avait indiqué à l’AFP que le contrat kazakh « a été et reste conduit de façon parfaitement légale ». « Il n’y a pas eu de mises en examen. […] Tout ceci conforte notre sérénité et nous conduit à défendre notre réputation d’intégrité dans la mise en œuvre des contrats à l’export », avait-il ajouté. Cette « réputation d’intégrité » a pourtant été largement écornée par la multiplication des affaires. Outre le Kazakhgate, la justice britannique enquête depuis 2012 sur des pots-de-vin présumés, versés par Airbus Group pour obtenir un contrat de communications militaires en Arabie saoudite. L’an dernier, Mediapart révélait une autre affaire de possibles commissions occultes, liée cette fois à un méga-contrat de vente d’avions à la Chine. Le dossier a finalement été classé sans suite par le parquet de Paris pour des motifs techniques, au terme d’une enquête préliminaire légère, sans perquisition au siège d’Airbus.
Ces affaires ont manifestement irrité le PDG allemand du groupe, Thomas Enders. Selon le site spécialisé Intelligence Online, le grand patron a lancé l’an dernier un audit musclé de tous les contrats conclus par le SMO, le service dirigé par Talamoni en charge des intermédiaires et des campagnes export. Thomas Enders a, dans la foulée, démantelé le SMO et poussé plusieurs de ses membres au départ. (...) La réforme n’a en tout cas pas empêché l’irruption d’une nouvelle affaire au Royaume-Uni. En avril dernier, l’UKEF (l’équivalent de la Coface), qui accorde des crédits-export à Airbus Group, a dénoncé des irrégularités au Serious Fraud Office, l’autorité britannique en charge des plus grosses enquêtes financières et de corruption. L’UKEF reproche à Airbus de ne pas avoir mentionné, dans ses demandes de crédits-export, le rôle joué par certains intermédiaires dans l’obtention des commandes concernées.
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