17.10.2013 • Prix Pinocchio 2013

Les neuf entreprises françaises nominées au grand concours du greenwashing

Comme tous les ans, les Amis de la terre appellent à voter pour les « prix Pinocchio », décernés aux entreprises dont les beaux discours sont le plus en décalage avec la réalité de leurs pratiques et de leur impact environnemental et social. Parmi les cas retenus cette année, plusieurs ont déjà été documentés par l’Observatoire des multinationales et Basta !, partenaires médias de l’événement.

Publié le 17 octobre 2013 , par Olivier Petitjean

C’est un prix dont les entreprises se passeraient bien. Les Amis de la Terre viennent de dévoiler les noms des neuf multinationales nominées pour concourir aux prix Pinocchio. But de l’opération : mettre en lumière des cas concrets de violations des droits sociaux et environnementaux par des multinationales, et dénoncer le décalage entre les discours « développement durable » et les pratiques sur le terrain. Pour cette sixième édition, lancée en partenariat avec le Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid) et Peuples solidaires/Action Aid France, trois prix seront décernés.

Dans la catégorie « plus vert que vert », un prix sera attribué à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles. Le leader mondial de l’énergie nucléaire Areva, qui vient d’ouvrir un musée de l’aventure de l’Uranium (sic) en Haute-Vienne, est sur les rangs. Autre nominée, la banque BNP Baribas qui, tout en finançant la recherche sur le changement climatique, a été classée « première banque française climaticide » par le réseau BankTrack. Toujours dans cette catégorie, on trouve la compagnie Air France, pour un projet de compensation carbone à Madagascar sur lequel Basta ! a enquêté.

La deuxième catégorie, « Une pour tous, tout pour moi ! », concerne les entreprises ayant mené les politiques les plus agressives en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. Veolia, le géant français de l’eau, est nominé pour ses pratiques en Inde dévoilées dans une enquête de l’Observatoire des multinationales. La Société Générale qui finance Alpha Coal, un énorme projet minier de charbon en Australie, fait partie des banques sélectionnées pour le prix. Quant à la compagnie Total, elle projette l’exploitation de gaz de schiste en Argentine, malgré une forte opposition locale durement réprimée.

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Troisième et dernière catégorie, « Mains sales, poches pleines », un prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier. Six mois après le drame du Rana Plaza, les associations ont nominé Auchan qui, malgré ses annonces de renforcement des contrôles de sa chaîne d’approvisionnement, « refuse toujours de participer au fond d’indemnisation » des victimes. La marque Apple refuse de son côté de dire si l’étain de ses iPhone vient de l’île Bangka, une zone où l’exploitation minière aurait déjà causé la mort de soixante mineurs en 2012. Enfin, comme le montre une autre enquête de l’Observatoire, le groupe français Alstom est impliqué dans de nombreux grands barrages très controversés, notamment celui de Belo Monte.

Les votes sont ouverts sur le site prix-pinocchio.org. Une cérémonie de remise des prix sera organisée le 19 novembre prochain, en partenariat avec Radio Mundo Real, Basta ! et l’Observatoire des multinationales.

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