En plus de revenir en détail sur le cas du service de l’eau privatisé et octroyé à Bouygues (aujourd’hui associé à Finagestion, lire ici), l’article évoque également l’autoroute à péage attribuée à Eiffage, la sous-traitance de certains services administratifs à des firmes étrangères, et les contrats relatifs au Port autonome de Dakar.
Si le contrat avec la SDE a signé au terme d’un appel d’offres international, ce qui n’excuse en rien ses aspects nébuleux, le cas de l’attribution du marché de l’autoroute à péage à la société Eiffage s’est fait par entente directe, tout comme celui du tronçon Thiès/Touba qui est un prolongement de ladite autoroute. Tout le monde se demande aujourd’hui au nom de quelle logique, cette société, la dernière arrivée des maîtres d’œuvre de l’autoroute à péage, se voit confier la gestion de ce péage sur une durée de 30 ans. Et pourtant, dans ce partenariat public privé, l’État du Sénégal a injecté 319 milliards de francs CFA, et le groupe Eiffage seulement 20,8 milliards de francs CFA, compte non tenu des financements obtenus auprès de ses partenaires (BOAD, BAD, CBAO, IFC). Or le directeur général d’Eiffage a révélé attendre de l’exploitation quelque 15 millions de francs CFA par jour. Qu’est-ce que l’État a donc à gagner d’un tel partenariat ? Cerise sur le gâteau, le tronçon Diamniadio / Aéroport de Diass a été confié, par entente directe pour un montant de 80 milliards, au même groupe Eiffage. Selon les révélations du coordonnateur de l’Agence pour les Investissements (Apix), cela a été fait sur la base d’un BOT (« building, operate and transfer »). Interpellé sur ce gré à gré, le directeur général de l’Apix, Diene Farba Sarr à l’époque, avait évoqué une procédure d’urgence. Devenu ministre de la Promotion des Investissements et du Partenariat, le même Diene Farba Sarr a clamé il y a un peu plus d’un mois sa nette préférence pour Eiffage dans la construction du tronçon Thiès/Touba lors d’un forum organisé par le groupe français. Or, ledit marché avait été déjà octroyé, toujours par gré à gré, à un groupe chinois pour un montant d’un peu plus de 400 milliards (des experts des Bâtiments et Travaux publics y voient une surfacturation de près100 milliards). Dans ce cas, pourquoi les autorités sénégalaises n’ont pas simplement lancé un appel d’offres pour ouvrir la compétition à tous, ce qui amoindrirait grandement l’impact des commissions et autres dessous de table qui pourraient accompagner le gré à gré ou entente directe ?
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Photo : Eiffage.