Mediapart évoque notamment le cas de Farid Borsali, secrétaire depuis 17 ans du syndicat CGT sur le site de Poissy, récemment condamné à six mois de prison avec sursis et 2 000 € de dommages et intérêts pour avoir « tordu l’index et la main gauches » d’un de ses chefs :
« Ils avaient déjà organisé une action similaire une quinzaine de jours auparavant, ça s’était bien passé, la direction avait ensuite mis aux normes le matériel », rappelle Me Marie-Laure Dufresne-Castets, l’avocate de Farid Borsali. Ce jour-là, pourtant, la direction fait appel à un huissier. Dans son constat, que nous avons pu consulter, nulle mention n’est faite de violences de la part de M. Borsali. Le professionnel est effectivement arrivé sur les lieux à 7 h 35, alors que le délégué CGT est accusé d’avoir insulté et tordu la main de son chef entre 7 h 30 et 7 h 32. « Imaginez, un syndicaliste qui frappe un cadre et un huissier qui ne note rien, ce serait surprenant », pointe Me Dufresne-Castets. « Le chef, le lendemain, il a repris le travail, avec ses dix doigts », souffle un des collègues présents en soutien.
« On veut faire passer les militants pour des voyous », lance l’avocate. Elle dresse notamment un parallèle à ce qu’elle a pu constater à Aulnay – où près de 1 200 salariés ont été licenciés en 2013. Philippe Julien, un ancien de PSA Aulnay, rencontré lors du rassemblement du comité de soutien aux militants poursuivis, ne dit pas le contraire. « C’est exactement ce qu’on a connu à l’époque, quand ils se préparaient à la fermeture de l’usine. Mais ça ne nous a pas empêché de nous bagarrer. » Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du groupe PSA Peugeot Citroën l’affirme : « Depuis octobre 2016, on fait face à une avalanche de sanctions disciplinaires. » Le syndicat dénombre 14 militants sanctionnés, pour un total de 61 jours de mise à pied. « Mais ça, c’est nouveau. » Ça ? « L’acharnement judiciaire sur les militants. »
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La direction de PSA dénonce des accusations infondées et évoque des « cas individuels », n’étant pas elle-même à l’origine des poursuites judiciaires (sauf dans un cas à Mulhouse). L’avocate des militants de Poissy interrogée par Mediapart souligne néanmoins que « toutes les pièces du dossier contre M. Borsali venaient de la direction : le constat d’huissier, des attestations produites dans le cadre d’une procédure de sanction ».
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Photo : End User CC via flickr