Cette société de la « mobilité décarbonée » sera très réglementée, notamment grâce à une « gestion centralisée des déplacements ». En clair : tous les déplacements seront fliqués. Selon Fabrice Ollier, chef de centre chez APRR (Autoroutes Paris Rhin Rhône) – une filiale d’Eiffage, également présent à la soirée : « Le mode d’acheminement des marchandises devra répondre à un cahier des charges. (…) Comme une tournée de transports en commun est écrite et portée sur un plan, les tournées de marchandises doivent être aussi répertoriées, référencées, bien identifiées et bien cadrées. Dans le cas contraire si on ne rentre pas dans le cahier des charges, la marchandise est invitée à être arrêtée au silo-hub, à être reconditionnée en fonction de sa destination finale, à être ainsi acheminée par des moyens décarbonés dans les centralités, les halles universelles, qui assurent la logistique du dernier kilomètre. »
Sous prétexte d’inventer la société de la « mobilité décarbonée », Eiffage imagine donc une ville où il ne sera plus possible d’amener des marchandises sans que le voyage ait été « validé » par des techniciens. On peut raisonnablement supposer que ce contrôle ne s’arrêtera pas au transport des marchandises et qu’il concernera bientôt toutes les formes de déplacements, répertoriés et analysés grâce aux multiples puces RFID dont l’habitant lambda devra se servir pour emprunter les transports. (...) Instaurer cette dictature technique ne se fera pas sans vague. Valérie David l’a bien compris et prévient : « Il faut inciter à entrer dans des logiques vertueuses de massification et réduire les possibilités de déroger ou de faire comme on veut. C’est un langage coercitif, mais bon. »
Lire l’intégralité de l’article sur le site de Basta !
—
Photo : CC kopp38