Les votes sont ouverts du 26 novembre 2013 au 22 janvier 2014 sur le site www.publiceye.ch. Les résultats seront annoncés le 23.
Quelques innovations cette année, puisque parmi les nominés on retrouve une association sportive internationale, la FIFA, ou encore une candidature conjointe pour un trio d’entreprises chimiques « tueuses d’abeilles », Syngenta, Bayer et BASF. Celles-ci sont dénoncées pour leur complicité dans la promotion de pesticides hautement toxiques, contribuant à la disparition des populations d’abeilles et autres pollinisateurs jouant un rôle important pour l’environnement et l’agriculture mondiales. Ces entreprises continuent à nier agressivement la nocivité de leurs produits, dont certains ont été interdits en 2013 au niveau européen.
La FIFA, quant à elle, est accusée d’irresponsabilité du fait de sa complicité tacite avec les atteintes aux droits humains (expropriations, déplacements forcés) occasionnées par les grands chantiers de la Coupe du monde 2014 au Brésil. Également en filigrane, le refus de la FIFA de défendre les conditions de travail et de vie sur les chantiers de la future Coupe du monde au Qatar.
Autre nominé, actuellement en tête des votes en raison de l’affaire des « 30 de l’Arctique » : Gazprom. L’entreprise d’hydrocarbures appartenant à l’État russe est nominée pour ses activités de prospection pétrolière en Arctique. Elle a été la première à y installer une plateforme pétrolière, et ambitionne de commencer l’exploitation dès le mois de décembre 2013. Au vu du lourd passif environnemental de l’entreprise dans ses exploitations sur la terre ferme, les écologistes craignent un désastre environnemental, et doutent que Gazprom soit préparée à un accident de grande ampleur. Des militants de Greenpeace, les 30 de l’Arctique, ont tenté d’occuper la plateforme de Gazprom, mais se sont fait emprisonner pendant plusieurs semaines par la police russe.
Dans la liste des candidats au titre de pire entreprise de l’année, on retrouve également Gap, qui a refusé de signer l’Accord sur la sécurité des usines textiles au Bangladesh et qui a même chercher à mettre en place un programme concurrent, moins exigeant. La banque britannique HSBC est nominée pour sa contribution à la déforestation en Indonésie et en Afrique à travers le financement de géants de l’huile de palme. Glencore Xstrata, plus grande société de négoce diversifiée dans le monde (métaux et matières premières agricoles), est accusée de priver les populations locales de moyens de subsistance et de persécuter ses opposants. Eskom, opérateur national de l’électricité d’Afrique du Sud, est mis à l’index pour ses centrales au charbon polluantes dans le pays (auxquelles participe également Alstom). Enfin, Marine Harvest, groupe norvégien d’aquaculture, est dénoncé pour l’impact environnemental de l’élevage industriel des saumons en Norvège et au Chili.
On peut retrouver l’explication de chaque cas en français et voter jusqu’au 22 janvier 2014 sur le site des Public Eye Awards. Ce prix est organisé chaque année par la Déclaration de Berne et Greenpeace Suisse. Il constitue sans doute, en termes de retentissement et de nombre de votants, le plus important des divers « prix de la honte » et contre-prix décernés au niveau international par la société civile pour dénoncer les mauvais comportements des grandes entreprises.
Parallèlement au vote public des internautes, les organisateurs des Public Eye Awards réunissent un panel pour décerner un « prix du jury ».
En 2013, les lauréats étaient Shell (prix du public) et Goldman Sachs (prix du jury).
OP