Le texte proposé par la direction de RTE, contesté par la CGT mais défendu par la CFDT et la CFE-CGC, prévoyait notamment la remise en cause partielle du principe de volontariat pour les « chantiers urgents ». Tout technicien, même s’il ne s’était pas déclaré volontaire, aurait ainsi pu être sollicité en urgence par la direction. Le projet réduisait également le « délai de prévenance », le délai d’intervention sur le terrain, de 7 à 1 jour.
Près de 71% des votants ont rejeté le projet, selon le dépouillement du vote électronique qui s’est conclu le 30 mars. Le résultat de cette consultation est « un véritable camouflet pour la loi Travail et la direction de RTE », a immédiatement réagi la CGT, le syndicat majoritaire opposé au projet. « C’est un accord qui flexibilise le temps de travail des équipes opérationnelles », ajoute Francis Casanova, délégué central cégétiste de la filiale d’EDF. À l’inverse, la CFDT s’inquiète désormais pour la pérennité de la mission de service public sur ces chantiers. « Si ce n’est pas les équipes de RTE qui font le travail, une autre entreprise le fera », plaide Guy Marchetti.
Le représentant de la CFDT se félicite malgré tout du fort taux de participation (76,3%) de ce premier référendum. « C’est une victoire démocratique. » Même son de cloche à la direction, où on voit dans cette participation « le succès d’un nouvel outil démocratique d’entreprise. » Pendant les sept jours du scrutin, les tensions ont été nombreuses au sein de l’entreprise. La CGT a reproché à la direction « d’influencer le vote » et de manquer ainsi à son obligation de neutralité, tandis que la CFDT accusait la CGT de « mettre la pression sur les salariés ». Pas sûr que la démocratie d’entreprise en soit sortie gagnante.
Samy Archimède
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Photo : Simon CC