Depuis longtemps déjà, Sodexo a développé ses activités dans le domaine du nettoyage, des moyens de paiement (titres déjeuner) et, ce qui est moins connu en France, les services de "motivation des salariés".
L’article de Bloomberg énumère une gamme de services un peu plus surprenants, principalement destinés aux entreprises ou à des riches clients. Ceux-ci vont de la fourniture de matériaux médicaux stérilisés, le choix de meubles, la maintenance d’imprimantes, le suivi physique et psychologique des ouvriers des plateformes pétrolières offshore, les soins de santé ou les activités de formation ou d’éveil artistique à destination des prisonniers, voire la prise de rendez-vous chez le coiffeur. Le tout, souvent dans le cadre de solutions de services globales, qui intègrent aussi la restauration.
Un ensemble de tâches qui représenterait déjà plus d’un quart du chiffre d’affaires du groupe.
L’article de Bloomberg passe surtout sous silence les aspects les moins ragoutants de cette diversification, comme l’implication plus ou moins directe de Sodexo dans la gestion de prisons dans plusieurs pays (Royaume-Uni, États-Unis). Ou encore dans les services à l’armée américaine, pour lesquelles le groupe s’est retrouvé la cible de campagnes vigoureuses du mouvement anti-guerre.
En France, sur fond de controverse sur le marché public des uniformes de la police, confié à une filiale de GDF Suez, Le Monde publiait parallèlement un article sur les métiers inattendus des groupes français.
Un article qui illustre parfois, comme dans le cas de Sodexo, la tendance au désengagement des États et à la généralisation du modèle des "partenariats publics-privés" (PPP), qui favorisent les groupes traditionnels de service ou pousse les industriels traditionnels à développer de nouveaux services associés à leurs "produits".
Olivier Petitjean
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Photo : Sodexo Suède, cc