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Entre France et Tunisie

Solidarité syndicale sans frontières : le cas de Latécoère

Latécoère, sous-traitant d’Airbus, Dassault et Boeing, est accusé de chercher à réprimer l’activisme syndical de ses ouvrières tunisiennes. L’excuse invoquée par la direction - celle d’une « relocalisation » de la production en France - peut-elle mettre à l’épreuve les principes de solidarité internationale entre travailleurs français et tunisiens ? Récit, par le Monde diplomatique, de la visite en France de deux syndicalistes tunisiennes licenciées de leur usine en mars 2013.

Publié le 13 novembre 2013

Fournisseur majeur d’Airbus, Dassault Aviation et Boeing, Latécoère, qui fabriqua les avions de Mermoz et Saint-Exupéry, construit désormais des usines en Tunisie. Implantée dans la banlieue de Tunis depuis quinze ans, sa filiale Latelec employait quelque 800 personnes l’année dernière. Une écrasante majorité d’ouvrières, souvent sur-diplômées, confectionnaient sur le site de Fouchana harnais et pieuvres électriques à destination des plus grands avionneurs mondiaux — jusqu’à ce que Mmes Jebali et Dridi créent une section du syndicat UGTT dans leur usine le 18 mars 2011, peu après la chute de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali. (...)

Ces dernières années, la délocalisation de la production en Tunisie a entraîné de nombreuses suppressions de postes en France. Or, voici que l’emploi revient dans l’Hexagone. Fort de 420 adhérentes sur 450 employés, le syndicat UGTT de Fouchana a additionné dès sa création les conquêtes sociales. Encadrement des heures supplémentaires, quinze jours de congés payés, augmentation substantielle du taux horaire, projet de classification professionnelle : la détermination des syndicalistes tunisiennes a nettement amélioré leurs conditions de travail — trop, aux yeux de leur employeur français. À partir de septembre 2012, Latécoère procède à une relocalisation temporaire de l’activité du site de Fouchana en France, pour briser l’activisme du syndicat tunisien. L’effectif chute rapidement de moitié, et les meneuses du syndicat finissent par être renvoyées en mars 2013 — un licenciement déclaré illégal par l’inspection du travail tunisienne, dont l’avis est consultatif.

Lire l’intégralité de l’article sur le site du Monde Diplomatique.

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