Le 11 mars 2011, ils n’ont pas redémarré après le passage du tsunami à la centrale de Fukushima Daiichi au Japon. Ils, ce sont les groupes électrogènes de secours. D’imposants moteurs diesels présents dans toutes les centrales nucléaires françaises, qui doivent en cas de coupure du réseau électrique national fournir en quelques secondes l’électricité vitale au refroidissement du combustible radioactif. Un réacteur en fonctionnement nécessite une alimentation permanente en électricité pour refroidir le cœur nucléaire et le combustible usé immergé dans la piscine de stockage. Privé de système de refroidissement, le combustible fond en quelques heures et le réacteur n’est plus à même de retenir la radioactivité dans son enceinte. C’est l’accident nucléaire majeur. (...)
Entre juillet 2012 et décembre 2014, EDF a jugé « dégradé » l’état de ses diesels de secours. L’évaluation négative de la fiabilité des diesels repose sur plusieurs centaines de bilans effectués sur les systèmes de secours des réacteurs. Dans trois documents internes inédits publiés aujourd’hui par le Journal de l’énergie, EDF donne à voir une réalité différente de celle qu’il propose aux Français sur la sûreté des réacteurs français. A des degrés divers, la très grande majorité des groupes électrogènes des réacteurs nucléaires posaient problème à cette période. Six cents anomalies « actives » étaient signalées sur les diesels de secours en mai 2014 et 458 en mars 2015. Exemples d’anomalies « actives » : « De nombreux suintements ou fuites d’huile, d’air ou de carburant sur les circuits auxiliaires des Groupes Électrogènes dégradent la fiabilité d’ensemble », indiquent les bilans mi-2012-2013 et 2014 d’EDF. Ces bilans précisent aussi que la majorité des incidents de sûreté sur les diesels « a pour origine des causes de Facteur Humain ». C’est-à-dire qu’ils découlent d’erreurs humaines.
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