Une autre manière pour les groupes du CAC40 d’utiliser leur abondante trésorerie – soutenue par les pouvoirs publics – au bénéfice de leurs actionnaires, en plus des dividendes, consiste à racheter leurs propres actions pour que le cours en bourse s’apprécie. C’est l’une des causes du niveau record atteint par le CAC40 début novembre. Au premier semestre 2021, alors que la France était confrontée à une nouvelle vague pandémique, le CAC40 a effectué pour 6 milliards d’euros de rachats d’actions.
Depuis le mois de juillet, la tendance s’est nettement accélérée. De nombreux poids lourds du CAC ont annoncé de vastes programmes de rachats de leurs actions propres, souvent pour plusieurs centaines de millions d’euros. ArcelorMittal a annoncé 2,2 milliards, Total 1,3 milliard, Bouygues 1,2, ST Micro 1 milliard, BNP Paribas 900 millions. Mais c’est finalement L’Oréal qui a remporté la palme en rachetant à son actionnaire Nestlé une portion de sa participation au capital, pour 10 milliards d’euros.
Au total, d’après les chiffres rendus publics par les groupes du CAC40 à l’occasion de leur assemblée générale annuelle ce printemps, ce sont 23 milliards d’euros qui ont été consacrés à ces opérations boursières. Le record historique de 2007 - juste avant la crise financière globale - est largement battu.