Malgré la fin annoncée du « quoiqu’il en coûte », le robinet des aides publiques aux entreprises continue à couler à flots. Avec le plan France 2030 et la poursuite des achats de titres par les banques centrales, ces aides profitent de manière quasi exclusive aux très grandes entreprises, toujours sans conditions sociales, écologiques ou fiscales.
Ce soutien massif par les pouvoirs publics, à l’utilité économique douteuse, explique pour partie les records de capitalisation boursière enregistrés par le CAC40 cet automne. Ces records sont alimentés par les liquidités sur les marchés, le versement croissant de dividendes et des montants exceptionnels de rachats d’actions :
- Près de 3 milliards d’euros de dividendes 2021 supplémentaires cet automne (Alstom, complément BNP Paribas, Pernod Ricard), et des avances sur dividendes de plusieurs groupes dont Total et Orange.
- Aux 6 milliards d’euros de rachats d’actions au premier semestre 2021, en pleine pandémie, s’ajoutent au moins 11 milliards supplémentaires depuis juillet 2021.
Le CAC40 a affiché des bénéfices record au premier semestre 2021 (plus de 57 milliards d’euros, 22 fois plus qu’au premier semestre 2020 et 30 % de plus qu’en 2019, avant la pandémie). En revanche, ni ces profits record ni les aides publiques massives débloquées au profit du CAC40 ne l’empêchent de supprimer des emplois :
- Sur 12 entreprises qui affichent les plus gros bénéfices au premier semestre 2021, 7 figurent également parmi celles qui ont supprimé le plus d’emplois en 2020.
- Stellantis (-4 780 emplois en 2020), LVMH (-12 830 emplois), ArcelorMittal (-23 505 emplois) représentent 30 % des bénéfices du CAC40 au premier semestre ; et même 50 % de ces bénéfices avec BNP Paribas (-5 497 emplois), TotalEnergies (-2 300) et Axa (-6 244).
Lire la note CAC40 : des records financés par les aides publiques
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