Arbitraire du pouvoir exécutif, pari sur des promesses technologiques, entre-soi avec les industriels... France 2030 porte à son comble les orientations affirmées depuis le début du quinquennat et plus encore dans le contexte de la crise sanitaire.
34 milliards sans conditions. Le plan France 2030, annoncé en octobre 2021 par Emmanuel Macron, est un nouveau chèque en blanc de 34 milliards d’euros pour les industriels, avec encore moins de garde-fous que les aides publiques précédentes. C’est le signe que les flux d’argent public à destination des grandes entreprises ne sont pas prêts de se tarir.
Le fait du prince. Le plan France 2030 a été mis en place dans une grande confusion et opacité, sans clarté sur sa gouvernance. Il a été validé dans le cadre d’un amendement de dernière minute à la loi de finances 2022, avec un débat parlementaire minimal.
Recyclage d’investissements déjà annoncés. Une partie significative des investissements annoncés dans le plan France 2030 – pour autant que l’on puisse s’y retrouver – semblent recycler des annonces déjà faites (hydrogène, santé, agriculture), notamment dans le cadre du plan de relance.
Promesse techno. Comme nombre d’aides publiques mises en place suite à la pandémie, mais de manière encore plus radicale, le plan France 2030 privilégie des solutions technologiques contestables et/ou chimériques comme le nucléaire, l’hydrogène, ou l’avion « zéro carbone ». Le secteur numérique devrait bénéficier d’une grande partie des « investissements transversaux » annoncés.
“Usual suspects”. Le plan France 2030 est présenté comme ciblant surtout les start-ups et les acteurs émergents. En réalité, une bonne partie des destinataires potentiels des soutiens sont soit de grandes entreprises, soit des startups liées à ces dernières. Une partie de ces start-ups a déjà bénéficié d’aides publiques dans le cadre de plans d’investissement précédents. Au final, les groupes du CAC40 devraient être encore une fois parmi les grands bénéficiaires – directement ou indirectement – du plan France 2030.
Infographie : Guillaume Seyral
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