En 2022, les profits du CAC40 se sont maintenus à un niveau record, à plus de 138 milliards d’euros. Les dividendes poursuivent leur croissance apparemment inexorable (67 milliards) tandis que les rachats d’actions continuent à exploser (25 milliards).
Derrière ces chiffres globaux, une poignée de groupes, parmi lesquels TotalEnergies, LVMH, BNP Paribas ou encore Stellantis, représentent la majorité des profits engrangés par le CAC40, mais aussi des dividendes versés et des actions rachetées.
Ces « superprofits » ne sont pas forcément une bonne nouvelle ni pour l’économie, ni pour la société française en général. Ils sont alimentés en grande partie par un accroissement des marges, facteur de renchérissement du coût de la vie, et par des aides publiques directes et indirectes.
C’est un sujet sur lequel l’Observatoire des multinationales revient plus en détail dans un livre publié avec l’association Attac, Superprofiteurs. Le petit livre noir du CAC40, qui sortira en librairie le 24 mai prochain.
Malgré leur santé financière florissante, certains de ces champions des bénéfices et des dividendes touchent en effet de nombreuses aides publiques, dont certaines censées les inciter à se « décarboner ». La future loi sur l’industrie verte qui sera présentée en conseil des ministres ce mercredi va y ajouter de nouvelles aides encore, toujours sans véritable contrepartie et sans garanties sur les résultats concrets.
Beaucoup de ces groupes continuent par ailleurs à supprimer des emplois en France. Globalement, le CAC40 affiche 16 000 emplois en moins dans l’Hexagone depuis 2019, alors que ses profits annuels ont augmenté de 74% et ses versements aux actionnaires de 61% sur la même période.
Les principaux bénéficiaires de la générosité du CAC40 envers ses actionnaires sont comme chaque année le groupe Arnault (près de 3 milliards d’euros de dividendes touchés de LVMH) et BlackRock, qui empoche 2,8 milliards d’euros de dividendes sur les profits 2022 du CAC40.
En comptant dividendes et rachats d’actions, c’est pas moins de 1,1 milliard d’euros que TotalEnergies aura consacré à rémunérer BlackRock sur ses profits 2022, soit 10 861 euros pour chacun de ses salariés dans le monde.
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