Les trois associations plaignantes sont Sherpa, Peuples solidaires et le Collectif éthique sur l’étiquette. « L’ouverture de cette enquête pourrait, pour la première fois en Europe, permettre de tirer les conséquences sur un plan pénal, du gouffre qui existe entre les communications éthiques de certains groupes et les pratiques contraires qu’ils tolèrent et dont ils bénéficient », ont-elles déclaré dans un communiqué de presse commun.
Le choix de poursuivre Auchan pour « pratiques commerciales trompeuses » a été imposé par les limites du droit français (et international) en matière de responsabilité juridique des entreprises. Une procédure similaire a été lancée il y a quelques mois par les mêmes associations contre Samsung, également accusée d’utiliser son « code de conduite » comme argument publicitaire, bien que ses dispositions ne soient pas respectées dans les usines des fournisseurs. Sur ces questions, lire notre présentation de l’action juridique de Sherpa : Comment mettre les entreprises multinationales face à leurs responsabilités ?
Le groupe français de grande distribution a déclaré se tenir « à la disposition des enquêteurs » et nie désormais franchement tout lien avec l’usine du Rana Plaza, en contradiction avec son attitude initiale.
Voir à ce sujet notre enquête en deux volets sur l’anniversaire du drame du Rana Plaza et la responsabilité des groupes français : Un an après le Rana Plaza, Auchan et Carrefour pas prêts à assumer leurs responsabilités et Anniversaire du Rana Plaza : la responsabilité des multinationales pas encore à l’ordre du jour en France.
Comme le rappelle Le Monde, « alors que certaines marques mondiales de prêt-à-porter qui n’étaient pas directement impliquées dans la catastrophe du Rana Plaza ont apporté un petit écot, Auchan n’a pas versé 1 centime au fonds d’indemnisation des victimes ».
Olivier Petitjean
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Photo : NYU Stern BHR cc by-nc