Le géant des produits laitiers et de l’eau en bouteille a été fondé en 1919 à Barcelone par Isaac Carasso, un négociant d’origine grecque qui est devenu l’un des pionniers du yaourt industriel. Rapidement installée en France, son entreprise est devenu un champion national de l’agroalimentaire, particulièrement après les fusions avec Gervais, puis avec BSN. Groupe agroalimentaire diversifié (épicerie, confiserie, bière...), Danone s’est recentré à partir des années 1990 sur les produits laitiers, l’eau en bouteille et la nutrition infantile, ainsi que sur les marchés émergents comme la Chine.

Sous l’égide d’Antoine Riboud, puis de son fils Franck, et enfin d’Emmanuel Faber, Danone s’est soigneusement construit une image d’entreprise sociale, responsable et respectueuse de l’environnement. Ces discours se sont vite heurtés à la réalité des pratiques sociales, souvent guidées par des logiques financières. Les activités de Danone sont par nature fortement consommatrices de ressources et productrices de déchets, de sorte que le groupe apparaît en réalité comme l’un des principaux responsables de la pollution plastique dans le monde. Sa consommation d’eau et ses émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas significativement non plus.

La contradiction entre les prétentions éthiques des dirigeants de Danone, les logiques financières et la réalité de leur activité est apparue au grand jour en 2021, lorsqu’un groupe d’actionnaires activistes a poussé le PDG Emmanuel Faber vers la sortie pour avoir insuffisamment pris soin des investisseurs. Il venait pourtant d’annoncer un énième plan de suppressions d’emplois.