Kering
Le géant du luxe, propriété de la famille Pinault, est-il aussi progressiste sur le plan écologique et sociétal qu’il le prétend dans sa communication ?
Tous les chiffres
Chiffres clés
- N° 2 mondial du luxe
Profits et dividendes (millions d’€)
Effectifs France et monde (fin 2021)
Gaz à effet de serre
Rémunération du PDG
4,8 millions d’€ (2021)Écart de rémunération entre PDG et salarié moyen
77 (2021)Part des femmes
63 % Dans l’effectif total 33 % Dans le comité exécutif (2021)Dépense de lobbying déclarées
1,4 -1.6 million d’€ (Paris, Bruxelles et Washington, 2021)Proportion de filiales dans les paradis fiscaux
24,8 % (2019)Part des salaires
11,8 % du ch. affaires (2021)Le numéro deux mondial du luxe derrière LVMH, propriétaire de Gucci, Yves Saint-Laurent et Balenciaga, a pris son origine dans une entreprise familiale de scierie fondée dans les années 1960 par François Pinault en Bretagne. Le groupe s’est ensuite orienté vers le commerce et la distribution (Printemps, La Redoute, Conforama), avant de se centrer sur le luxe sous l’impulsion de François-Henri, fils du fondateur et actuel PDG du groupe. Tout au long de cette histoire, il s’est développé à coup d’acquisitions de grande envergure et de reventes brutales de certaines activités, non sans casse sociale.
Aujourd’hui, c’est un conglomérat du luxe qui, à l’image de ses concurrents, communique agressivement sur sa responsabilité écologique et sur les valeurs sociétales progressistes qu’il entend incarner, notamment en ce qui concerne les droits des femmes. Kering et son PDG multiplient également les initiatives de type philanthropique.
La réalité est souvent à rebours de ces beaux discours. L’image de Kering, comme de tout le secteur du luxe, est étroitement associée à l’augmentation des inégalités de richesses et à un modèle de consommation largement insoutenable. Les pratiques de ses dirigeants ne démentissent pas ce diagnostic, puisque le PDG François-Henri Pinault s’octroie régulièrement l’une des plus importantes rémunérations du CAC40 et que le groupe et sa filiale Gucci ont été pris dans un immense scandale d’évasion fiscale passant par la Suisse.
En tant que marque mondiale, Kering se trouve à la tête de chaînes d’approvisionnement internationales qui peuvent occasionner des problèmes de droits des travailleurs dans certains pays comme l’Inde, ou poser question en termes d’impact environnemental.
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