Sanofi
Un champion français du médicament devenu synonyme de suppressions d’emplois et de priorité aux actionnaires.
Tous les chiffres
Chiffres clés
- N° 8 mondial de la pharmacie (en chiffre d’affaires)
- 1er français de la pharmacie
- N° 3 mondial des vaccins
Profits et dividendes (millions d’€)
Émissions déclarées de CO2 (2021, milliers de tonnes eqCO2)
Effectifs
Rémunération du DG
10,98 millions d’€ (2021)Écart de rémunération entre PDG et salarié moyen
112 (2021)Part des femmes
47,7 % Dans l’effectif total 18,2 % Dans le comité exécutif (2021)Dépense de lobbying déclarées
6,6 -7.1 millions d’€ (Paris, Bruxelles et Washington, 2021)Proportion de filiales dans les paradis fiscaux
18,3 % (2019)Part des salaires
22,7 % du ch. affaires (2021)Lancé en 1973 comme filiale du groupe pétrolier publie Elf Aquitaine, Sanofi a fini par absorber une grande partie de ses concurrents français, puis européens, pour devenir l’un des plus gros laboratoires pharmaceutiques au monde. Richement doté par Elf Aquitaine, il rachètera ou fusionnera successivement avec de grands noms comme les activités de production de l’Institut Pasteur, Sterling Winthrop, Synthélabo, puis Aventis (lui-même issu de la fusion des activités pharmaceutiques de Rhône-Poulenc et Hoechst). Une partie importante de ces firmes étaient à capitaux publics.
Sanofi est aujourd’hui l’un de ces laboratoires pharmaceutiques globalisés et hyper-financiarisés qui règnent sur le secteur du médicament, et qui semblent avoir mis de côté leur mission originelle de santé publique pour privilégier la rémunération de leurs actionnaires. Figurant désormais parmi les premières capitalisations boursières mondiales et affichant des bénéfices mirobolants immédiatement reversés aux marchés financiers, ces grands laboratoires se focalisent sur les médicaments les plus rentables sous brevet, tout en délaissant des traitements essentiels mais peu lucratifs.
Ces grands laboratoires sont passés maîtres dans l’art de soutirer le maximum d’argent aux pouvoirs publics et à la collectivité via les mécanismes d’assurance maladie et de sécurité sociale. Cette emprise sur les systèmes de santé se manifeste aussi par les multiples liens d’intérêts noués avec les professionnels médicaux et leur influence sur les processus réglementaires d’approbation des médicaments et des remboursements.
En France, Sanofi a engagé depuis une dizaine d’année une succession de plans de suppression d’emplois, ciblant principalement les effectifs de recherche-développement, qui ont provoqué en retour des mouvements sociaux de grande ampleur. Plutôt que de mener sa R&D en interne, Sanofi entend désormais plutôt racheter des start-ups prometteuses qui lui font miroiter des mégaprofits.
La pandémie de Covid-19 a montré toutes les limites de ce modèle. Tout en engrangeant des bénéfices toujours aussi confortables, Sanofi s’est révélé incapable de développer un vaccin contre le virus, alors que ses concurrents comme Pfizer engrangeaient des milliards de dollars sur les leurs. Cela n’a pas empêché l’entreprise d’obtenir des aides publiques de l’État français sous prétexte de « relocaliser » quelques productions.
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