29.08.2013 • Irresponsabilité

Amendes, sauvetages financiers, renvois : les patrons américains toujours mieux payés quoi qu’il arrive

L’Institute for Policy Studies (IPS), un think tank progressiste de Washington, publie cette année la vingtième édition de son rapport Executive Excess sur la rémunération des dirigeants d’entreprises américains. Et constate que près de 40% des 241 patrons ayant figuré depuis 1993 dans le classement des dirigeants les mieux payés des États-Unis, soit ont été renvoyés, soit ont vu leurs entreprises renflouées par l’État fédéral ou assujetties à de lourdes amendes par le régulateur. Et seulement 1% sont des femmes.

Publié le 29 août 2013

La vingtième édition du rapport Executive Excess vient non seulement confirmer la hausse continue des rémunérations des dirigeants d’entreprise, ou encore les profondes inégalités de genre qui caractérisent encore le milieu des chefs d’entreprises.

Il démontre aussi qu’une proportion considérable de ces patrons n’ont manifestement pas « mérité » leur rémunération astronomique selon les standards mêmes de l’ordre économique dominant. Il ne s’agit pas d’exceptions mais d’un problème structurel de déconnexion totale entre rémunération et performance économique (sans parler d’éthique).

Les chercheurs de l’Institute for Policy Studies rappellent qu’une certain nombre de dispositions législatives basiques ont d’ores et déjà été proposées pour remettre un peu d’ordre dans ces pratiques. Certaines d’entre elles étaient incluses dans la fameuse loi Dodd-Frank de régulation financière adoptée par l’administration Obama, mais elles attendent encore leur mise en application.

Voir la page consacrée au rapport sur le site de l’IPS : Executive Excess 2013 : Bailed Out, Booted, and Busted.

Voir aussi, toujours en anglais, les commentaires du Guardian et de l’Inter Press Service

Les enquêtes de l’Observatoire

  • Pognon de dingue

    Allô Bercy ? Abreuvé d’aides publiques, le CAC40 continue de gâter ses actionnaires

    Face à la pandémie, les pouvoirs publics ont débloqué plus de 240 milliards d’euros pour les entreprises sans conditions sociales, fiscales ou écologiques. Nous risquons de le payer au prix fort.

  • Opportunisme

    Lobbying : l’épidémie cachée

    Derrière l’épidémie du coronavirus, il y en a aussi une autre, moins visible : une épidémie de lobbying. Les industriels n’ont pas perdu de temps pour « ne pas laisser se gâcher une bonne crise ».

  • Fracturation

    Les batailles du gaz de schiste

    Malgré l’interdiction de la fracturation hydraulique en France, les grands groupes tricolores sont bien décidés à développer le gaz de schiste en Europe (avec peu de succès) et ailleurs dans le monde.

L’Observatoire est à votre écoute

  • Besoin d’éclaircissements ?
  • Une question ?
  • Une information à partager ?
Contactez-nous