12.11.2014 • Santé et sécurité au travail

« Chez Total, il n’y a pas que les patrons qui meurent »

La mort accidentelle de Christophe de Margerie, PDG de Total, a suscité beaucoup de grands discours et d’émotions, dans un sens comme dans l’autre. Un traitement politique et médiatique sans commune mesure avec celui réservé aux salariés de Total décédés du fait de leur travail : 79 morts entre 2008 et 2013, comme le rappelle le site collaboratif d’informations locales La Rotative.

Publié le 12 novembre 2014

Huit accidents de travail mortels en 2008. Vingt-et-un en 2009. Dix-sept en 2010. Au fil des pages des « Rapports société et environnement » publiés par le groupe Total, on voit s’accumuler les morts. Une bonne part des décès recensés dans le groupe correspond à des accidents de transport, dans des pays où les infrastructures routières laissent à désirer, notamment en Afrique. Mais en 2013, sur les quinze accidents mortels enregistrés, sept ont eu lieu dans les usines de Total.

En interne, la CGT dénonce une vision de la sécurité tournée uniquement vers les chiffres. Un militant explique : « Le dada de la direction, en matière de sécurité, c’est de se positionner par rapport à ce que déclarent les autres majors pétrolières. Or, nous, on a toujours dit que les chiffres des autres groupes étaient bidons, puisqu’on sait que nos chiffres sont bidons. On sait que certains accidents sont camouflés, notamment chez les sous-traitants, puisque la direction leur met la pression pour qu’ils diminuent leurs taux d’accidents. Total les menace de sanctions, voire de rupture de contrat. Donc on sait pertinemment que certains sous-traitants camouflent les chiffres d’accidents, et on en a chopé certains. »

Lire l’intégralité de l’article sur le site de La Rotative.

— 
Photo : Lindsey G cc

Les enquêtes de l’Observatoire

L’Observatoire est à votre écoute

  • Besoin d’éclaircissements ?
  • Une question ?
  • Une information à partager ?
Contactez-nous