L’affaire Uramin a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les dernières révélations en date mettent en cause les pratiques douteuses des dirigeants d’Areva en Afrique du Sud et en Namibie :
Selon une enquête du journal ’Mail & Guardian’, démentie par Areva, le groupe aurait sciemment surpayé Uramin pour financer des proches du pouvoir sud-africain, dans l’espoir de construire des centrales EPR. Selon nos informations, des manœuvres troubles ont également eu lieu en Namibie, voisin et ex-colonie de l’Afrique du Sud, dirigé depuis l’indépendance et la fin de l’apartheid par le parti Swapo, très proche de l’ANC sud-africain.
Sur les trois gisements issus d’Uramin (Centrafrique, Afrique du Sud et Namibie), c’est la mine namibienne de Trekkopje qui a été la plus ruineuse. Areva y a englouti 1,8 milliard d’euros, soit 70 % de l’ensemble des pertes liées à Uramin. Car le site a fait l’objet d’un véritable acharnement thérapeutique, avec 835 millions d’investissements pour une production quasi nulle.
Pour débloquer le permis de Trekkopje, Areva a fait appel à un intermédiaire local grassement rémunéré, qui devait en prime obtenir à prix d’ami 50 % de l’usine de dessalement d’Areva. L’intéressé s’est en retour montré très généreux. Daniel Wouters, dirigeant de la division mines d’Areva, a obtenu un chèque de 500 000 dollars pour sa société et un généreux contrat de consultant. Olivier Fric a été rémunéré 30 000 euros par le même intermédiaire pour négocier avec… Areva, c’est-à-dire le groupe dirigé par sa femme. Sans oublier une étrange transaction sur l’achat d’un yacht, menée par le directeur des mines du groupe, Sébastien de Montessus (lire notre enquête ici).
Lire l’intégralité de l’enquête sur le site de Mediapart, ainsi que le complément d’enquête sur l’achat d’un yacht par Sébastien de Montessus ici.
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Photo : ceronne cc by-nc-nd