La Mongolie pourrait-elle devenir l’une des principales sources d’approvisionnement en uranium d’Areva ? La firme publique française détient actuellement 28 licences d’exploration, pour une surface totale de plus de 14 000 kilomètres carré, et a fait état au cours des derniers mois de plusieurs découvertes de filons importants.
Mais déjà, la reprise de l’extraction de l’uranium (déjà exploité à l’époque soviétique) suscite les craintes de populations locales principalement pastoralistes (comme d’ailleurs au Niger). Celles-ci ont signalé une mortalité anormale dans leurs troupeaux depuis deux ans, ainsi que de nombreuses naissances difformes. Un article du Earth Island Journal fait le point sur la controverse.
Selon les responsables gouvernementaux et Areva, les phénomènes constatés seraient liés à la teneur naturelle des eaux et du sol du désert de Gobi en métaux lourds comme l’uranium, l’arsenic et le sélénium. Les populations locales, de leur côté, sont soutenues par le mouvement écologiste mongol.
Le désert de Gobi est souvent présenté comme un « eldorado minier », qui suscite de nombreuses convoitises, mais aussi d’importants débats politiques en Mongolie même. La richesse minière a entraîné des bouleversements sociaux, sans véritablement sortir la masse de la population de sa pauvreté [1].
Selon le Earth Island Journal, la controverse sur l’impact environnemental de l’exploitation de l’uranium s’inscrit d’ailleurs dans la continuité des relations de méfiance qui ont toujours prévalu entre les populations du désert et le gouvernement d’Oulan-Bator. Les craintes des pastoralistes sont exacerbées par le fait que les activités minières sont de grandes consommatrices d’eau, une ressource déjà bien rare dans le désert de Gobi.
Sur l’impact social et environnemental du boom minier en Mongolie, voir plus généralement le travail de veille et de plaidoyer de l’ONG CEE BankWatch.
Olivier Petitjean
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Source photo : CEE Bankwatch, cc