À Phnom Penh, capitale du Cambodge, des ouvriers d’une usine textile qui souhaitaient se rendre à la résidence du premier ministre Hun Sen ont été bloqués par la police anti-émeute. Selon la Deutsche Welle, celle-ci a tiré à balles réelles, entraînant le décès d’une vendeuse de rue. Les ouvriers venaient dénoncer la faiblesse de leurs salaires et l’insécurité de leurs usines.
Dans le même temps, au Bangladesh, toujours selon Deutsche Welle, la police tirait des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur dizaines de milliers d’ouvrières qui occupaient la zone d’exportation d’Ashulia, dans la banlieue de Dhaka. La police a accusé en retour les ouvrières de jeter des pierres et d’avoir bloqué une autoroute. Conséquence de ces événements, la production a été suspendue dans des dizaines d’usines.
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Faites un donLa presse internationale avait annoncé la signature d’un accord salarial entre ouvriers et gouvernement, portant le salaire minimum à environ 67-68 dollars US (contre seulement 38 dollars auparavant) [1]. Les ouvriers et ouvrières du textile, qui manifestaient depuis des semaines, revendiquaient en fait un salaire minimum de 100 dollars. Ils avaient annoncé la poursuite des manifestations. Surtout, les patrons des usines textile semblent décidés à bloquer même l’accord minimaliste et à ne pas appliquer l’augmentation. Et la question de la sécurité des usines et de l’indemnisation des victimes reste ouverte.
Du côté des grandes marques occidentales qui se fournissent dans ces usines, c’est le silence quasi complet. On peut craindre qu’elles se préparent surtout à relocaliser leur production vers des horizons plus dociles. C’est d’ailleurs ce qu’a répondu Hun Sen aux manifestants cambodgiens : si vous continuez, les usines partiront en Inde, au Laos ou au Myanmar.
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Photo : EPA/Mak Remissa