La centrale de Jaitapur, si elle est bien construite, sera située sur la côte de Mahārāshtra, à quelques centaines de kilomètres au Sud de Mumbai. Une zone où vivent notamment des communautés traditionnelles de pêcheurs, qui se verront privées de leurs moyens de subsistance, et dont l’opposition au projet ne s’est jamais démentie.
Après la signature d’un mémorandum entre les gouvernements français et indien et Areva en 2009, les négociations ont progressé laborieusement, achoppant en particulier sur le prix de l’électricité générée par la centrale et sur la question de la responsabilité financière en cas d’accident. Il s’agit d’un projet crucial pour l’avenir commercial d’Areva et de sa technologie EPR.
Les critiques mettent également en cause la pertinence d’un mégaprojet de ce type - porté par le puissant lobby nucléaire indien - eu égard aux besoins énergétiques réels de la population indienne et à l’insuffisance des réseaux électriques actuels. Selon eux, une rénovation des infrastructures de réseaux permettrait de « libérer » une quantité supérieure d’électricité pour un coût financier moindre que la centrale de Jaitapur. Idem pour le développement des énergies renouvelables.
Lire ici un entretien avec les réalisateurs du webdocumentaire, coproduit avec RFI et les Inrocks. Are Vah ! propose une visite de la centrale de Jaitapur au moment de l’achèvement des travaux, en 2020.
Sur l’histoire du projet EPR de Jaitapur, les craintes qu’ils suscitent et les luttes politiques qui l’entourent en Inde, on lira aussi la présentation de l’ONG indienne Intercultural Resources, traduite et publiée par Ritimo : Centrale nucléaire de Jaitapur : une nouvelle catastrophe à l’horizon.
Olivier Petitjean
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Photo : Centrale nucléaire de Kudankulam, CC