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02.06.2015 • Santé au travail

La lutte pour la justice des ouvrières taïwanaises de Thomson

Il y a quelques semaines, un tribunal de Taïwan rendait un verdict historique condamnant l’entreprise française Technicolor (ex Thomson) et ses filiales à indemniser les anciennes ouvrières d’une usine de production de téléviseurs sur l’île. Celle-ci, initialement la propriété d’une firme américaine, était passée sous le contrôle de Thomson (alors entreprise publique française !), sans aucune amélioration des conditions de travail ni réduction des expositions à des substances toxiques. Les 529 ouvrières qui avaient porté plainte ont décidé de faire appel, dénonçant notamment la faiblesse des indemnités. 1500 cas de cancer, dont 200 mortels, ont été identifiés parmi les ouvrières qui ont fréquenté l’usine entre 1971 et 1992.

Publié le 2 juin 2015

Voilà dix-sept ans qu’elles se battent : anciennes ouvrières des usines taïwanaises du fabriquant de téléviseurs américain RCA (Radio Corporation of America), elles ont survécu à des cancers parfois multiples. Elles ont gagné une bataille judiciaire épique contre des pollueurs pour le moins insaisissables : rachetée en 1986 par General Electric (GE), RCA est cédée deux ans plus tard au groupe public français Thomson-CSF, qui ferme en 1992 les usines de Taïwan pour transférer la production en Chine.

Mais Thomson, démantelé et privatisé en 1999, a subi depuis toutes sortes de mutations capitalistiques : la maison mère de l’entité locale subsistante s’appelle désormais Technicolor SA. Le verdict rendu à Taipei le 17 avril a condamné Technicolor et deux filiales à verser 560 millions de dollars taïwanais (16 millions d’euros) d’indemnités aux anciennes ouvrières de RCA au terme d’un procès-fleuve qui illustre les enjeux de santé publique tout au long de la chaîne de délocalisation des multinationales. Outre la manipulation de solvants organiques toxiques comme le trichloréthylène, les petites mains de RCA, qui vivaient dans des dortoirs, étaient également exposées à l’eau des nappes phréatiques polluées par l’usine.

Lire la suite de l’article sur le site du Monde.

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Photo : Erik Charlton cc

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