L’homéopathie reste une niche. De son propre aveu, Boiron n’avait, en 2016, qu’"une part de marché inférieure à 0,1% du marché mondial de la pharmacie". La société a ainsi enregistré un chiffre d’affaires de 618 millions d’euros l’an dernier, dont 378 millions en France. A titre de comparaison, le Français Sanofi a atteint 33,8 milliards d’euros, dont 2,1 milliards dans l’Hexagone. Mais Boiron profite d’une situation de quasi-monopole sur le marché français de l’homéopathie.
Fruit de la fusion des trois laboratoires des frères Henri et Jean Boiron en 1966, le laboratoire est devenu, dès sa naissance, le leader mondial du secteur. Il a conforté sa domination en avalant progressivement ses concurrents français, dont LHF en 1988, Dolisos en 2005 et Ferrier en 2017. Ses derniers rivaux dans le pays, Lehning et Weleda, doivent se contenter des miettes.
"C’est plus qu’un monopole, c’est une identification totale à l’homéopathie : Boiron c’est l’homéopathie, et l’homéopathie c’est Boiron", souligne le pharmaco-épidémiologiste Bernard Bégaud, ancien directeur de l’école doctorale Société, Politique, Santé Publique à l’université Bordeaux-2. Les professionnels de santé ont appris à s’accommoder de cette situation, très peu critiquée dans le milieu. "Boiron, c’est comme Google : on n’y peut rien", illustre une gynécologue homéopathe à Paris.
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Photo : Yann Geoffray/ Boiron CC via flickr