Libération rend compte en détail du livre de Bernard Dalbergue et de ses révélations :
Son job ? Manipuler les médecins. Il décrit une industrie obsédée par « l’argent », servie par une « armée » de salariés « conditionnés » pour faire grimper les ventes, en passant sous silence les effets secondaires. « Nos médicaments n’ont que des qualités, inutile de parler des aspects moins glorieux : il n’y en a pas. […] Voici comment faire pour inciter les médecins à prescrire », écrit-il. En tant que cadre au marketing puis aux affaires médicales, Dalbergue était chargé de « dorloter » les « leaders d’opinions », ces prestigieux médecins hospitaliers capables de faire ou défaire la carrière d’une molécule. C’est-à-dire d’« inventer les moyens les plus tordus pour les acheter en toute discrétion », à coup de déjeuners, d’invitations grand luxe à des congrès, de contrats de consultants ou de participation à des travaux scientifiques. Bref, entretenir les fameux « conflits d’intérêts », que l’on retrouve régulièrement pointés du doigt dans tous les scandales médicamenteux (Vioxx, Mediator, etc.).
Voir l’intégralité de l’article sur le site de Libération. Le quotidien explique aussi en détaille les pratiques reprochées à Merck et publie un entretien avec Jean-François Bergmann, ancien vice-président de la commission de mise sur le marché de l’Agence française du médicament, sur les conflits d’intérêt dans le domaine du médicament et de la sécurité sanitaire. (Certains contenus sont réservés aux abonnés.)
Voir aussi l’article du Monde sur le même sujet : Les pratiques du laboratoire pharmaceutique Merck en accusation.
À lire : Bernard Dalbergue et Anne-Laure Barret, Omerta dans les labos pharmaceutiques : confessions d’un médecin, Flammarion, 300 p., 19 euros.
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Photo : Skibler CC