Pour PSA, la facture finale risque d’être très salée. Cinq milliards d’euros, c’est le montant de l’amende qui menace le constructeur automobile français dans le dossier du « Dieselgate ». Cette somme correspond à 10 % de la moyenne du chiffre d’affaires des exercices 2013, 2014 et 2015, selon le procès-verbal d’infraction de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), auquel Le Monde a eu accès. Ce document clé, qui résume les charges contre le constructeur, est le principal élément d’enquête de l’instruction ouverte le 7 avril pour « tromperie aggravée ». Après Volkswagen, Renault et Fiat Chrysler, le groupe est soupçonné, comme ses concurrents, d’avoir manipulé ses moteurs diesel afin qu’ils émettent moins d’oxyde d’azote (NOx), un gaz très toxique, lors des tests d’homologation qu’en conduite réelle.
Lire l’intégralité de l’article sur le site du Monde
Contrairement à Volkswagen qui a reconnu avoir utilisé un logiciel truqueur pour modifier les performances de ses véhicules lors des tests d’émission de NOx et d’autres formes de pollution de l’air, PSA aurait mis en place une stratégie basée sur une « calibration frauduleuse » consistant à activer un mode spécial « LowNox » pour passer les tests. Le « chiffre d’affaires frauduleux » réalisé ainsi par PSA est estimé à 33,86 milliards d’euros pour au moins 1 914 965 véhicules concernés, contre 22,78 milliards d’euros (946 097 véhicules) pour Volkswagen, et 16,85 milliards d’euros (898 557 véhicules) pour Renault.
Suite à ces révélations du Monde, le groupe automobile a porté plainte pour violation du secret de l’instruction et nie en bloc ces allégations. Comme le rapporte un autre article du même quotidien, PSA avait fait ces derniers mois de ses « moteurs propres » un élément clé de sa communication, visant à se démarquer de Renault et Volkswagen et à sauver une partie de sa production diesel. Un partenariat avait même été noué avec deux ONG, France nature environnement et Transport & Environment, pour réaliser des tests d’émissions de CO2 « en toute transparence ». Une opération qui devait être rééditée pour les émissions de NOx (oxydes d’azote).
OP
—
Photo : joiseyshowaa CC via flickr